Hypersensibilité aux ondes : un lien non prouvé, mais des patients à soutenir

L’Agence publie ce jour les résultats de son expertise relative à l’hypersensibilité aux ondes électromagnétiques. Ce travail s’est appuyé sur l’ensemble de la littérature scientifique disponible, ainsi que sur un grand nombre d’auditions : médecins hospitaliers et généralistes, chercheurs, associations et personnes concernées. L’expertise met en évidence la grande complexité de la question de l’électrohypersensibilité (EHS), tout en concluant, en l’état actuel des connaissances, à l’absence de preuve expérimentale solide permettant d’établir un lien de causalité entre l’exposition aux champs électromagnétiques et les symptômes décrits par les personnes se déclarant EHS. Par ailleurs, l’Agence souligne que la souffrance et les douleurs exprimées par les personnes se déclarant EHS correspondent à une réalité vécue les conduisant à adapter leur quotidien pour y faire face. Dans ce contexte, l’Agence recommande une prise en charge adaptée des personnes concernées ainsi que la poursuite des travaux de recherche, notamment en mettant en place des études dont les conditions expérimentales prennent en compte les conditions de vie des personnes se déclarant EHS. Les radiofréquences constituent un objet de préoccupations sanitaires, environnementales et sociétales important depuis plusieurs années, en France comme à l’étranger. Malgré les mesures mises en place pour encadrer et surveiller les niveaux d’exposition aux champs électromagnétiques, la littérature scientifique rapporte depuis plusieurs décennies et de façon continue des cas de personnes souffrant de troubles divers attribués à des expositions aux champs émis par les appareils électroménagers, les installations électriques et les dispositifs communicants. Dans ce contexte, l’Agence a publié des avis et rapports d’expertise collective notamment en 2003, 2005, 2009, 2013 et, le plus récent, en 2016, relatifs aux risques potentiels pour la santé de l’exposition aux radiofréquences. Elle a également souhaité accorder à la question de l’hypersensibilité électromagnétique (EHS) toute l’attention qu’elle mérite, en lui consacrant une expertise spécifique et approfondie. Cette expertise, publiée ce jour est basée sur l’analyse de la littérature scientifique et un grand nombre d’auditions (médecins hospitaliers et généralistes, chercheurs, associations et personnes concernées). Elle a également été enrichie de données issues de plus de 500 commentaires complémentaires de scientifiques et parties prenantes intéressés, dans le cadre de la consultation publique ouverte du 27 juillet au 15 octobre 2016 sur la base d’un pré-rapport d’expertise.

Voir : https://www.anses.fr/fr/content/hypersensibilit%C3%A9-aux-ondes-%C3%A9lectromagn%C3%A9tiques-amplifier-l%E2%80%99effort-de-recherche-et-adapter-la

Copyright

Réagir

Vos réactions (1)

  • ANSES et hypersensibilité aux ondes

    Le 09 avril 2018

    La lecture des 280 pages du rapport de l'ANSES est longue mais elle permet de découvrir quelques "pépites":
    - dans une expérience menée par l'ANSES elle même, des rats exposés pendant 5 semaines à un rayonnement de faible intensité (900MHz, 1,7V/m) voient augmenter la durée de leur endormissement et diminuer leur phase de sommeil paradoxal. Spontanément, ils cherchent à se mettre le plus loin possible de la source émettrice pour dormir.
    - une autre expérience montre que chez les humains, 3 h d'exposition à un rayonnement GSM entraînent les mêmes perturbations du sommeil que dans l'expérience précédente, l'exposition simulée restant neutre. Les sujets "normaux" et les électro-hypersensible sont semblablement perturbés. Le degré d'hygrométrie de la pièce de repos n'ayant pas été mesuré, cette expérience n'a pas été retenue.
    - une équipe chinoise a démontré qu'il fallait 28 jours d'exposition 3 h/j pour objectiver une altération de la barrière hémato-encéphalique.
    - ce qui est surprenant, compte-tenu de l'expérience chinoise,c'est que la grande majorité des expérimentations a porté sur la modification éventuelle d'un grand nombre de paramètres après seulement 20 à 30 mn d'exposition. Justement, après 30 mn d'exposition, il ne se passe rien, ou si peu.

    Certains EHS réfléchissent mieux avec une exposition réelle plutôt que simulée!
    On peut se demander si cette dernière série d'expériences n'a pas été dès le départ conçue pour ne rien démontrer. Le fait que les EHS ne soient pas plus perturbés que les sujets dits "normaux" ne signifie pas qu'il y a absence de toxicité des ondes GSM.
    En conclusion, l'ANSES annonce qu'il est difficile de conclure et qu'il faut poursuivre les études. Espérons qu'elles seront bien conçues.

    Dr Jean-Jacques Perret

Réagir à cet article

Les réactions sont réservées aux professionnels de santé inscrits et identifiés sur le site.
Elles ne seront publiées sur le site qu’après modération par la rédaction (avec un délai de quelques heures à 48 heures). Sauf exception, les réactions sont publiées avec la signature de leur auteur.


Lorsque cela est nécessaire et possible, les réactions doivent être référencées (notamment si les données ou les affirmations présentées ne proviennent pas de l’expérience de l’auteur).

JIM se réserve le droit de ne pas mettre en ligne une réaction, en particulier si il juge qu’elle présente un caractère injurieux, diffamatoire ou discriminatoire ou qu’elle peut porter atteinte à l’image du site.