
Paris, le mardi 18 avril 2017 - Technique de stérilisation alternative à la ligature des trompes, les micro-implants Essure (commercialisés par Bayer) sont disponibles sur le marché européen depuis 2002. En France, quelques 240 000 femmes auraient eu recours à cette méthode. Le dispositif est l’objet d’une surveillance renforcée depuis plusieurs mois. Les signalements d’effets secondaires ont en effet progressé, passant d’une quarantaine au début des années 2010 à 646 entre 2012 et 2016. Une première enquête lancée par les autorités sanitaires avait abouti à des résultats rassurants affirmant que les effets secondaires rapportés semblaient principalement liés à la pose de l’implant et non au dispositif en lui-même. Néanmoins, la surveillance de l’ANSM s’est poursuivie avec le lancement d’une étude épidémiologique et aujourd’hui la constitution d’un comité d’experts indépendants. Ce groupe est composé de trois gynécologues, une spécialiste de santé publique et un biologiste spécialiste de la toxicité des métaux. Toutes les parties prenantes seront auditionnées demain : le Réseau d’Entraide Soutien et information sur la Stérilisation Tubulaire (Resist), le Planning Familial, l’Association Nationale des Centres d’IVG et de Contraception (ANCIC) ainsi que le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF), tandis que Bayer transmettra ses données au groupe. Les conclusions du comité, concernant le rapport bénéfice/risque du dispositif, seront publiées dans trois mois. Parallèlement, trois femmes, qui pourraient être rejointes par plusieurs dizaines d’autres, ont lancé une procédure d’indemnisation au civil.
M.P.