
Marseille, le jeudi 24 février 2011 – Cet automne, le service de réanimation de l’hôpital Nord de Marseille avait dû être fermé pendant plusieurs semaines après le décès de quatre patients victimes d’une infection à aspergillus. Aujourd’hui, dans les établissements de l’Assistance publique des hôpitaux de Marseille (AP-HM) resurgit le spectre d’une épidémie d’infections nosocomiales mortelles. Quatorze cas d’infections à Acinetobacter baumanii ont en effet été recensés et quatre décès pourraient être imputés à cette bactérie plutôt rare en France. Différents établissements sont touchés et l’alerte a été donnée le 15 février après les signalements effectués par Didier Raoult, professeur de virologie. L’affaire est observée avec une grande vigilance par les autorités sanitaires qui ont tenu sur le sujet ce mercredi 23 février une réunion de coordination au ministère de la Santé.
Résistance
L’inquiétude est grande en raison notamment du précédent observé dans plusieurs hôpitaux du Nord. En 2003, vingt-trois patients avaient été touchés dans quatre établissements différents et huit décès avaient été déplorés. La souche détectée s’était révélée productrice de bêta lactamase à spectre élargi ce qui lui conférait un phénotype de résistance particulier, ne la laissant sensible qu’à l’imipénem et à la colistine. Les bactéries en cause en Provence seraient similaires. Cependant, les praticiens des hôpitaux touchés se veulent rassurants. « Nos hôpitaux fonctionnent normalement, nous n’avons pas de fermeture de services. Il faut multiplier toutes les procédures de nettoyage des mains pour les personnes au contact des malades immunodéprimés » commente Jean-Paul Segade, directeur général de l’AP-HM cité par la Provence.
Aurélie Haroche