Jour J pour la vaccination des plus de 75 ans : la course contre les variants doit s’accélérer
Paris, le lundi 18 janvier 2021 – Ligne téléphonique
inaccessible, plateformes internet prises d’assaut, informations
contradictoires sur la date à sélectionner pour l’administration de
la deuxième dose : les Français de plus de 75 ans et leurs proches
qui depuis jeudi veulent prendre rendez-vous pour bénéficier de la
vaccination contre la Covid ont pour la plupart connu des moments
éprouvants face à leur écran ou leur téléphone. Malgré ces
dysfonctionnements, plus d’un million de personnes ont ainsi pris
rendez-vous dans l’un des 833 centres ouverts sur le territoire.
Cette affluence combinée à un nombre de doses qui reste restreint
ont conduit certains départements à donner des instructions qui ont
été critiquées.
Ainsi, le coordonateur départemental des centres de vaccination
des Alpes-Martitimes a passé la consigne ce week-end de refuser
tout nouveau rendez-vous après le 14 février « pour organiser au
mieux la distribution des secondes doses », sur demande de la
préfecture et de l’Agence régionale de santé.
Conflits récurrents entre l’état central et les
territoires
Cette information n’a pu que renforcer les craintes à la
veille du jour J, ce lundi 18 janvier, où doit commencer la
vaccination des plus de 75 ans ne résidant pas en EHPAD et les
sujets à très haut risque de forme grave, tandis que dans les
maisons de retraite les immunisations doivent
s’intensifier.
Tout au long du week-end, les critiques ont d’abord concerné
le nombre de doses disponibles. Plusieurs élus, dont les maires de
Dijon et de Besançon se sont publiquement inquiétés d’un nombre
trop réduit de vaccins mis à leur disposition pour répondre à la
forte demande. Olivier Véran, a voulu rassurer ce matin en marge
d’une visite au CHU de Grenoble. « A chaque fois que des doses
arrivent, on les met immédiatement à disposition, on ouvre des
créneaux de rendez-vous pour les Français. Nous sommes en flux
tendu, c'est notre stratégie, c'est la stratégie de tous les pays
qui vaccinent ». Il a encore ajouté concernant l’adéquation
entre le nombre de doses et les plages de rendez-vous. « Toutes
les personnes qui ont ouvert des créneaux pour dans trois semaines
par exemple, savent et savaient par avance combien de doses de
vaccin leur seraient livrées. Si la question c'est « plus je
programme de gens, plus on me donnera de vaccins au détriment des
territoires voisins », la réponse est non », laissant deviner
une énième zone de conflits entre l’état central et les «
territoires » et renvoyant sur les collectivités locales la
responsabilité d’éventuelles ruptures pour des personnes déjà
inscrites. Le gouvernement a également pris acte des promesses de
Pfizer-BioNTech d’une reprise du rythme de livraison prévu dès la
semaine du 25 janvier, après avoir indiqué un ralentissement
pendant plusieurs semaines. Alors que le retard de livraison
devrait être rattrapé « à la fin du 1er trimestre », Agnès
Pannier-Runacher, ministre délégué à l’industrie s’est déclarée
rassurée mais vigilante.
Les prix Nobel et Line Renault à la rescousse
Cependant, tout en étant conscients de la tension sur le nombre de
doses, des élus et des médecins critiquent également le rythme de
la campagne. Si avec aujourd’hui 422 000 personnes vaccinées, la
France est sortie de la situation considérée pathétique des
premiers jours de janvier et si sa cadence est désormais proche de
celle de l’Allemagne, les chiffres présentés hier, où moins de 10
000 personnes ont été vaccinées ravivent les remarques. Cette
accalmie dominicale contraste en effet clairement avec le choix de
la Grande-Bretagne de vacciner 24h/24 et 7 jours sur 7. Sans doute,
les images aujourd’hui de la vaccination de sept Prix Nobel de plus
de 75 ans qui ont choisi de mettre leur notoriété au service d’une
campagne en mal de coup de communication, ajoutées à celles de Line
Renaud (92 ans), ne suffiront pas pour apaiser cette ambiance où se
mêlent remontrances et inquiétudes.
La vaccination seule ne permettra pas de lutter contre un
R en augmentation
Si les élus et épidémiologistes sont si pressants, c’est notamment
en raison de la circulation de nouveaux variants dont la diffusion
pourrait être plus rapide et qui impose une vaccination toujours
plus dynamique. La confiance dans les bénéfices de la vaccination
pour ralentir l’épidémie et alléger la pression sur les hôpitaux
est entière. Ainsi, dans son dernier avis, le Conseil scientifique
estime que si la moitié des plus de 65 ans et des sujets présentant
un haut risque de forme grave avaient été vaccinés lors de la
deuxième vague (entre le 1er septembre et le 4 janvier)
« 14 000 décès hospitaliers auraient été observés au lieu des 35
000 ». Ces estimations se basent notamment sur des
modélisations de l’équipe de Simon Cauchemez de l’Institut Pasteur.
Celui-ci a réalisé différentes simulations reposant sur la
circulation du variant VoC202012/01 et son niveau de contagiosité
par rapport aux souches aujourd’hui majoritaires en France.
D’abord, l’équipe considère que dans le cas où la contagiosité du
variant repéré pour la première fois en Grande-Bretagne est de 70 %
plus élevée que celle des variants historiques, VoC202012/01 serait
majoritaire après le 1er mars ; il s’agit cependant
d’une estimation et on sait combien les modélisations sont fragiles
face à SARS-CoV-2. Cependant, quel que soit le rôle joué par ce
variant (et les autres), l’impact de la vaccination sera
nécessairement différent en fonction du R. « On n’est pas à
quelques jours près mais, étant donné toutes les incertitudes, on a
intérêt à vacciner au plus vite », conclut Simon Cauchemez.
Pour le Conseil scientifique, compte tenu de l’impossibilité d’une
vaccination assez performante pour enrayer les effets d’un R en
forte augmentation, des mesures de restriction paraissent
difficilement évitables et en tout cas au moins « une limitation
des déplacements interrégionaux », « une large utilisation
du télétravail » et un « autoconfinement » des plus
fragiles.
Après 5 jours passés sur internet et à téléphoner par de multiples numéros, il ne m'est toujours pas possible, âgé de 85 ans, d'obtenir un rendez-vous. Cela témoigne d'une grande inorganisation. Je suis de plus saisi d'une très grande colère quand j'entends sur les radios et chaînes de télévision que cela ne va pas si mal et que plus d'1 million de personne ont pu obtenir des rendez-vous. Et le président du Conseil de l'Ordre nous demande de donner l'exemple !
Dr Georges Rykner
Diminuer la dose de vaccin ?
Le 18 janvier 2021
Les autorités sanitaires et gouvernementales semblent complètement dépassées par ce problème de vaccination en masse manque de doses, doutes sur l'efficacité des vaccins ARN que l'on a commandé en masse, et crainte des effets secondaires à long terme). Malgré tous les beaux discours de nos élites, la confiance a du mal à s'installer, même chez nos confrères hospitaliers. Il faudrait simplement se rappeler qu'un dénommé JENNER nous a débarrassé de la variole, affection virale autrement plus redoutable que la Covid-19, en utilisant la voie de vaccination intra dermique. Calmette et Guérin ont fait de même pour la tuberculose. De nombreuses études ont montré depuis 40 ans que la peau,étant le premier organe de défense immunitaire de l'organisme, pouvait être la façon la plus efficace, la moins nocive et la plus économique en cas de pandémie. Sanofi-Pasteur avait même mis au point le vaccin IDflu ou Influenza en 2009, supprimé en 2010 pour raison inconnue. Je pense que le dispositif d'injection devait couter plus cher que la mini dose de vaccin. Les grands laboratoires investissent énormément dans la recherche et on comprend très bien qu'ils veuillent rentabiliser. Mais il me semble que nos gouvernants sont très peu conseillés sur ce sujet. Aux dernières nouvelles, les États Unis et le RU envisageraient de réduire de moitié la dose à injecter de vaccin anti-covid 19 (Pr Moncef Slaoui, responsable scientifique de l'opération Warp Speed, surCBS Face the Nation).