La fibrose pulmonaire idiopathique (UIP – pneumopathie interstitielle commune) est la forme la plus fréquente de pneumopathie interstitielle. Il s'agit d'une maladie dont le pronostic est sombre et qui répond mal au traitement immunosuppresseur qui semble ne pas avoir d'impact sur la survie.
Certains patients répondent toutefois au traitement, c'est
pourquoi cette étude a pour but
d' individualiser des caractères cliniques et histopathologiques
qui permettraient de prédire une réponse au traitement.
Cinquante-six patients y sont inclus. Les données cliniques
analysées sont l'âge, le sexe, le tabagisme, la dyspnée, la
capacité vitale pulmonaire et le compte cellulaire du lavage
bronchiolo-alvéolaire (LBA). Les malades sont traités par
prednisone et cyclophosphamide ou azathioprine pendant 6 mois puis
l'intensité de la dyspnée et la capacité vitale pulmonaire. sont
réexaminées. Des biopsies pulmonaires chirurgicales sont réalisées
et 11 critères histopathologiques sont évalués par 2 experts
anatomopathologistes.
Une analyse statistique en régression est effectuée.
Parmi tous les critères cliniques et histopathologiques pris en
compte, 3 critères ont été statistiquement significatifs :
- la présence d'un infiltrat lymphoplasmocytaire en dehors
des zones de fibrose est corrélée à une amélioration de la capacité
vitale au bout de 6 mois alors que le nombre de foyers
fibroblastiques est associé à une détérioration de la capacité
vitale.
- l'aggravation de la dyspnée dans les 6 mois est corrélée au
nombre de foyers fibroblastiques et au nombre de macrophages
retrouvés dans le LBA
- enfin, la survie est dépendante de l'âge du patient et de la
capacité vitale pulmonaire initiale. En revanche, aucun critère
histopathologique n'est corrélé à la survie.
Dans la pneumopathie interstitielle commune (UIP), la présence
d'une inflammation lymphoplasmocytaire prédit une meilleure réponse
au traitement immunomodulateur alors que l'organisation fibreuse
est défavorable et annonce une probable inefficacité
thérapeutique.
Par contre, aucun critère clinique ou histologique ne peut prédire
la survie.
Dr Sophie Moreno-Swirc