
L’utilisation des allergènes recombinants est utile (voire
indispensable) au diagnostic de l’allergie à l’arachide.
C’est ce que montre une étude menée au Royaume-Uni sur une cohorte
de naissance.
Sur 933 enfants suivis, 110 (soit 11,8 %) avaient des tests cutanés positifs à l’arachide à l’âge de 8 ans. Un test de provocation oral (TPO) a été effectué chez ces enfants pour différencier une simple sensibilisation d’une allergie alimentaire vraie [test ouvert lorsque l’arachide était habituellement consommée (45 cas) et test en double aveugle contre placebo dans les autres cas (34)]. Douze enfants ayant une histoire clinique typique d’allergie à l’arachide, des IgE spécifiques ≥ 15kUA/L et/ou un test cutané ≥ 8 mm ont été considérés comme allergiques sans qu’aucun TPO ne soit pratiqué.
Les IgE spécifiques ont été dosées selon une technique de microarray à l’aide de 12 composés moléculaires [allergènes majeurs et mineurs de l’arachide : Ara h1, 2, 3, 8 et protéines ayant une réactivité croisée telles que les allergènes de pollens de graminées Phl p 1, 4, 5b, 7, et 12 mais aussi Bet v 1, Pru p 3, et CCD (cross-reactive carbohydrate determinants)].
Sur les enfants testés, 7 ont eu plus de 2 signes objectifs
(éruption cutanée, éternuements, vomissements, toux, sifflements,
chute du VEMS) lors du TPO et ont été considérés comme allergiques
à l’arachide.
La prévalence de l’allergie à l’arachide parmi les enfants
sensibilisés a ainsi été estimée à 22,4 % (IC 95 %, 14,8 % à 32,3
%).
En utilisant le diagnostic moléculaire, des différences patentes
ont été notées entre les enfants ayant une allergie à l’arachide et
les enfants sensibilisés mais non allergiques.
La présence d’IgE spécifiques de l’allergène Ara h 2 s’est avérée
le marqueur le plus important de la présence d’une allergie
clinique à l’arachide.
Dr Geneviève Démonet