M.P.
Publié le 24/09/2008
La Chine championne olympique du silence
Pékin, le mercredi 24 septembre 2008 – Comme l’indiquait il y a
quelques jours le limogeage de plusieurs responsables de la
province du Hebei, l’affaire du lait maternisé corrompu par de la
mélamine a pris un tour politique en Chine. En outre, alors que
plusieurs médias internationaux le révélaient déjà la semaine
dernière, la Chine vient d’avouer que le scandale a été étouffé
pendant plusieurs mois. C’est en effet en décembre 2007 que la
firme Sanlu a reçu les premières plaintes. Elle aura cependant
attendu le mois de juin pour procéder aux vérifications qui
s’imposaient. La présence de mélamine a été rapidement mise en
évidence, mais la firme n’a alerté les autorités locales que le 2
août. Les responsables de la province du Hebei ont pour leur part
préféré attendre un mois (celui des Jeux Olympiques) pour lancer
l’alerte. Ce silence paraît devoir s’expliquer non seulement par la
volonté de ne pas ternir l’image de la Chine à la veille de la
manifestation, mais également parce que l’une des firmes mises en
cause par ce scandale, le géant laitier Yili, était l’un des
sponsors officiels des Jeux. Aujourd’hui, le pouvoir central semble
vouloir montrer sa détermination à sanctionner cette attitude : le
patron de l’administration nationale en charge du contrôle de la
qualité des produits alimentaires a été contraint de démissionner
le 22 septembre. Cependant, l’opération de transparence pourrait
tourner rapidement court comme le craignent certains médias
asiatiques. Cité par Radio France International, le journal Asia
Times remarque en effet que le recours à la mélamine pour gonfler
artificiellement les productions laitières est en réalité un
phénomène courant et bien connu en Chine, y compris des autorités.
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