
Un soutien et des défilés communs
Si le gouvernement a tenté de faire un pas vers les
protestataires en acceptant un amendement indiquant que cette
quatrième année ne reposerait pas nécessairement sur un stage
ambulatoire, l’opposition des internes reste entière. Une grève
illimitée a été entamée cette semaine à l’appel de l’Intersyndicale
nationale des internes (Isni), l’Intersyndicale autonome
représentative des internes de médecine générale (Isnar-IMG) et
l’Association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf)
et ces derniers espèrent que la journée de manifestations de demain
sera une démonstration plus éclatante encore que le 14 octobre de
leur détermination.
Le succès sera sans doute au rendez-vous. En effet, jour après
jour, les futurs praticiens ont vu se rallier à leur cause un
nombre croissant de représentants de médecins en exercice, qu’il
s’agisse de libéraux ou d’hospitaliers. Ainsi, en marge de la
manifestation, MG France, la CSMF, la FMF, le SML et le
Regroupement autonome des jeunes généralistes installés et
remplaçants (Reagjir) participeront à une conférence de presse aux
côtés de l’ANEMF et de l’ISNAR-iMG pour rappeler leur attachement à
la liberté d’installation.
Par ailleurs, localement et notamment à Lyon, MG France a
appelé à défiler auprès des internes. Il s’agit pour le syndicat
non seulement d’évoquer le malaise propre de la médecine générale
(et en particulier les inquiétudes liées aux transferts de
compétences) mais également de dénoncer l’hypocrisie de cette
quatrième année d’internat telle qu’elle se dessine (quatrième
année à laquelle pourtant MG France était a priori
favorable).
« Avec cette quatrième année, vous allez envoyer des
internes tous seuls dans un coin où ils ne seront pas accompagnés.
On sera en dehors d’une formation, ce sera un remplacement déguisé.
Il faut mettre le paquet sur les maîtres de stage dans les zones
déficitaires », explique Aurélien Vaillant, vice-président des
médecins généralistes en Bourgogne Franche-Comté sur France
3.
Des motifs de colère multiples
Les internes ne peuvent que se féliciter de ces soutiens et de
cette mobilisation qui offrent une plus grande visibilité à leur
mouvement et qui en outre les rassurent alors que certains chefs
d’unité et responsables hospitaliers ont pu manifester sans nuance
leur hostilité face à une grève qui sans surprise (compte tenu du
rôle joué par les internes) perturbe le fonctionnement des
services.
Cependant, les jeunes médecins souhaitent que leurs combats
spécifiques ne soient pas effacés par un mouvement trop
généraliste. En effet, outre la quatrième année d’internat en
médecine générale, les motifs de contestation des internes sont
nombreux. Ils déplorent ainsi leur récent « oubli » des annonces
concernant la revalorisation des gardes, la possible interdiction
de l’intérim pour les jeunes thèsès et encore les menaces vis-à-vis
des licences de remplacement. Autant de points qui seront au cœur
des défilés de demain, dont celui de Paris qui doit relier le
Panthéon au ministère de la Santé.
Aurélie Haroche