La naissance par césarienne a entre autre pour conséquences de réduire l’exposition aux microbes : le nouveau-né aurait ainsi une flore digestive microbienne différente de celle d’un enfant né par les voies naturelles. L’augmentation du nombre de césariennes dans les pays occidentaux est-elle alors à rapprocher de l’explosion des cas d’asthme pédiatriques ? L’association entre césarienne et asthme est toujours débattue mais une nouvelle étude menée aux Pays-bas semble la confirmer…
Une cohorte de naissance de 2 917 enfants a été suivie jusqu’à l’âge de 8 ans. L’asthme a été défini par la présence de sifflements, d’une dyspnée, la prescription de corticoïdes inhalés ou le diagnostic d’asthme posé par un médecin.
Un sous-groupe de 1 454 enfants a pu bénéficier d’un dosage d’IgE spécifiques (aéroallergènes et aliments) à l’âge de 8 ans.
Parmi la population totale étudiée, 51,3 % des enfants n’avaient pas de parents allergiques, 39,6 % avaient un seul parent allergique et 9,1 % avaient 2 parents allergiques. Une césarienne avait été pratiquée pour 247 enfants, soit 8,5 %.
A l’âge de 8 ans, 12,4 % des sujets souffraient d’asthme.
La naissance par césarienne s’est avérée effectivement associée à une augmentation du risque d’asthme (OR 1,79 ; IC 95 % : 1,27 à 2,51). Cette association était plus forte pour les enfants dont les parents étaient allergiques (OR 2,91 ; IC 95 % : 1,20 à 7,05 pour 2 parents allergiques et OR 1,86 ; IC 95 % : 1,12 à 3,09 pour un seul parent allergique) par rapport aux enfants sans antécédent d’allergie familiale (OR 1,36 ; IC 95 % : 0,77 à 2,42).
Par contre, l’association entre la naissance par césarienne et la présence d’une sensibilisation allergique à l’âge de 8 ans n’était significative que pour les enfants dont les parents n’étaient pas allergiques (OR 2,14; IC 95% 1,16 à 3,98).
Ce travail confirme l’interaction entre génétique et facteurs environnementaux dans la survenue de l’asthme et de l’allergie.
Dr Geneviève Démonet