Selon les données des Centers for Disease Control and Prevention (CDC, 2007), 3 507 infections par le virus West Nile (VWN) sont survenues aux Etats-Unis en 2007 provoquant 109 décès. La diffusion rapide du virus après une sécheresse et au cours des années les plus chaudes a mené à pousser plus avant l’évaluation des liens entre conditions météorologiques et survenue de l’infection par le VWN, d’autant plus que les projections de l’Intergovernmental Panel on Climate Change (IPPC, 2007) suggèrent pour les décennies à venir, en Amérique du Nord, la probabilité de températures plus chaudes, d’hivers plus courts et d’une proportion accrue de précipitations. À l’heure ou le réchauffement climatique est sous les feux de l’actualité, les auteurs ont cherché à préciser l’influence globale des conditions métérologiques sur la transmission du VWN à l’homme.
Cette équipe de l’université de New York, du Beth Israel Deaconess Medical Center de Boston, de l’Hospital for Sick Children de Toronto, et de Harvard, ont évalué, par une étude cas croisés, l’impact de la température ambiante, de l’humidité et des précipitations pour16 298 cas d’infection à VWN rapportés par les CDC entre 2001 et 2005 dans 17 États des États-Unis.
Dans cette population, dont la médiane d’âge était de 49 ans (< 1 an-99 ans), plusieurs associations ont été mises en évidence :
- L’accroissement des températures maximales hebdomadaires et celui des températures hebdomadaires cumulées se sont avérées, de façon semblable, significativement associées à une augmentation, de 35 à 83 %, de l’incidence de l’infection par VWN rapportée au cours du mois suivant.
- L’accroissement des moyennes hebdomadaires du point de rosée était significativement associé à une incidence plus élevée (de 9 à 38 %) de l’infection par VWN rapportée au cours des trois semaines suivantes.
- L’existence d’au moins un jour de fortes précipitations au cours d’une semaine était associée à une incidence d’infection par VWN accrue de 29 à 66 % pendant cette même semaine et les deux semaines lui faisant suite.
- Un accroissement de 20 mm des précipitations hebdomadaires cumulées était significativement associé à une élévation de 4 à 8 % de l’incidence d’infection par VWN rapportée au cours des deux semaines suivantes.
Cette étude, menée sur une petite échelle de temps, montre que températures plus chaudes, humidité plus grande et fortes précipitations ont influencé l’infection par virus West Nile aux États-Unis et augmenté de manière indépendant et indépendamment de la saison le taux relatif d’infection humaine par ce virus.
Dr Julie Perrot