
La pandémie de Covid a conduit à instaurer des mesures exceptionnelles et à modifier les pratiques en termes d’accueil des patients dans les structures de soins. C’est ainsi que les protocoles de préhabilitation ont été adaptés pour être suivis à domicile. Pour s’assurer de leur efficacité, une équipe espagnole a enrôlé 20 malades, chez lesquels un diagnostic de cancer colorectal avait été posé pendant le premier confinement (13 mars-21 juin 2020), et en attente d’intervention chirurgicale. Dix d’entre eux devaient suivre un protocole de préhabilitation à domicile, les 10 autres n’en bénéficiaient pas. La comparaison portait sur la composition corporelle, les complications postopératoires et le séjour hospitalier.
Moindre durée d’hospitalisation et moins de complications
Le protocole de préhabilitation se faisait selon 3 modalités :
exercices physiques quotidiens à domicile pendant 30 à 45 minutes,
adaptés individuellement et avec un soutien vidéo ; recommandations
alimentaires incluant une réduction calorique et une augmentation
de la consommation de protéines, une supplémentation en vitamine D
et en calcium ; enfin, exercices de relaxation et de respiration,
recommandés au moins 2 fois par semaine pour réduire l’anxiété. La
durée moyenne de la réhabilitation était de 30 jours.
Les résultats confirment l’efficacité de la réhabilitation à
domicile sur la composition corporelle, avec une réduction de la
perte de la masse musculaire dans les suites de la chirurgie (1,7 %
vs 7,1 % 45 jours après l’intervention). Cette différence
s’atténue ensuite, puisque 90 jours après l’intervention, le groupe
ayant bénéficié de la réhabilitation présente une augmentation de
la masse maigre (depuis le diagnostic) de + 0,15 %, quand cette
augmentation est de + 1,45 % dans l’autre groupe. Toutefois, dans
ce dernier groupe, cela s’accompagne d’une augmentation de la masse
grasse, de 8,72 %, alors qu’elle est réduite de 8,16 % dans le
groupe ayant bénéficié de la préhabilitation.
Dr Roseline Péluchon