La progression des ingestions accidentelles de cannabis confirmée

Paris, le mercredi 14 décembre 2016 - Il y a un mois était révélée l'hospitalisation en service de soins intensifs d'un enfant de 18 mois après avoir ingéré du cannabis laissé à sa portée par son père. Si les cas aussi graves restent isolés, les accidents de ce type ne sont pas rares. En 2015, l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) alertait quant à l'augmentation du nombre de signalements d'ingestions accidentelles de cannabis par des jeunes enfants. Aujourd'hui, les données du Bulletin épidémiologique hebdomadaire confirment l'existence de ce phénomène préoccupant.

L'étude présentée porte sur les registres de Provence Alpes Côte d'Azur (PACA). Entre 2009 et 2014, tous âges confondus, 1 182 patients ont été admis aux urgences en raison d'une intoxication au cannabis. Les 15/18 ans représentaient la classe d'âge la plus représentée (20,4 %), tandis que 4,1 % des sujets étaient âgés de moins de 8 ans. Les auteurs observent encore que l'augmentation constatée durant la période est la plus forte chez les 8/15 ans et les moins de 8 ans. Si vomissements et céphalées représentent la majorité des symptômes relevés, les auteurs signalent que deux enfants de moins de deux ans ont dû être admis en réanimation.

Des avertissements indispensables

Extrapolés à la France entière (même si les données démographiques de la région ne sont pas parfaitement superposables à tous les autres territoires), ces chiffres dessinent un phénomène d'ampleur non marginale et inquiétante.

Pour les auteurs, ils confirment la nécessité d'avertissements spécifiques, dans le cadre par exemple des campagnes de sensibilisation aux méfaits du cannabis. Sans doute les opposants et les partisans de la dépénalisation du cannabis trouveront dans ces données de nouveaux motifs d'affrontement, les premiers pouvant juger que ces cas confirment la dangerosité de la banalisation du produit, les seconds pouvant arguer qu'un contrôle de la production permettra peut-être de renforcer les avertissements sanitaires et de limiter les concentrations en substance active.  

A.H.

Copyright © http://www.jim.fr

Réagir

Vos réactions (1)

  • Comparaison avec les intoxications médicamenteuses

    Le 18 décembre 2016

    Il serait bon de rappeler:

    Epidémiologie des intoxications médicamenteuse en France / an :
    - Intoxications volontaires : 5921
    - Intoxications accidentelles : 16.331
    Source : Centre Antipoison de Lille
    Nombre de morts liés aux médicaments en France / aN :
    Enfin, dans un tableau récapitulatif sur l’iatrogénèse sociétale et organisationnelle, paru sur le site ecoetsante2010, Suzanne Gaubert note : « Total iatrogénèse : + de 20 000-22 000 décès/an, voire + de 34 000, voire plus ». A rapprocher des 3959 morts sur la route en 2011… Presque dix fois moins.
    Pour le cannabis :

    Entre 2009 et 2014, tous âges confondus, 1 182 patients ont été admis aux urgences en raison d'une intoxication au cannabis.
    Soit à peine 240 par an (le chiffre est sûrement réduit du fait de la pénalisation de l'usage).
    Nombre de morts par ingestion / intoxication lié au cannabis : 0

    Solution minimum :

    Légaliser l'usage et faire passer les bons messages de préventions aux parents usagers.
    On ne laisse pas de l'eau de javel, ou tout autres produits dangereux à la porté d'un enfant.

    A lire :
    https://www.chanvrelibertes.org/culture-tradition/histoire-dune-prohibition/

Réagir à cet article

Les réactions sont réservées aux professionnels de santé inscrits et identifiés sur le site.
Elles ne seront publiées sur le site qu’après modération par la rédaction (avec un délai de quelques heures à 48 heures). Sauf exception, les réactions sont publiées avec la signature de leur auteur.


Lorsque cela est nécessaire et possible, les réactions doivent être référencées (notamment si les données ou les affirmations présentées ne proviennent pas de l’expérience de l’auteur).

JIM se réserve le droit de ne pas mettre en ligne une réaction, en particulier si il juge qu’elle présente un caractère injurieux, diffamatoire ou discriminatoire ou qu’elle peut porter atteinte à l’image du site.