La rémission du lupus est le bon moment pour planifier une grossesse !
La grossesse au cours du lupus érythémateux systémique (LES) n’est
pas sans risque et il convient de choisir à l’avance le moment le
plus opportun pour la débuter. De manière intuitive, il semble que
les phases de rémission ou d’évolutivité faible soient les plus
appropriées, mais cette hypothèse demandait à être vérifiée.
C’est là l’objectif d’une étude multicentrique prospective
dans laquelle ont été incluses 281 femmes enceintes atteintes d’un
LES. Les données démographiques et cliniques basales ont été
recueillies lors de la première consultation prénatale, avant la
huitième semaine de la grossesse. La rémission de la maladie
systémique a été définie selon les critères DORIS (Definition of
Remission in SLE) et la faible activité de la maladie évaluée
selon les critères LLDAS (Lupus Low Disease Activity
State).
Les grossesses compliquées ont été marquées par les évènements
défavorables suivants : prééclampsie, accouchement prématuré,
retard de croissance intra-utérin, mort fœtale intra-utérine,
hypotrophie néonatale. Les poussées évolutives de la maladie
pendant la grossesse ont été également prises en compte. Les
variables prédictives de ces complications ont été déterminées au
moyen d’analyses univariées et multivariées.
L’évolutivité, même faible, est une situation moins
favorable
Au total, 347 grossesses ont été observées chez les 281
participantes. La plupart (n = 212 ; 69,7 %) ont débuté lors d’une
rémission et un peu plus d’une fois sur dix (n = 33 ; 10,9 %) alors
que la maladie était peu évolutive. Dans les cas restants, le LES
était en phase active.
Au total, ont été dénombrés 73 poussées évolutives (24 %) au cours
de la grossesse ou du post-partum, cependant que plus d’une
grossesse sur trois (n = 105 ; 34,5 %) a été marquée par une
complication. Les analyses multivariées ont révélé que la rémission
complète ou encore la prise d’hydroxychloroquine (HCQ) étaient
associées à un moindre risque de poussée évolutive, l’existence
d’une néphrite lupique ayant l’effet inverse. Les complications de
la grossesse ont été plus fréquentes en cas de LES récent, la prise
d’HCQ étant associée à un pronostic plus favorable. Une association
presque significative a été établie entre la rémission complète et
le faible nombre de complications obstétricales. En revanche, en
cas d’évolutivité de la maladie jugée faible, le risque de
complications fœtomaternelles a été plus élevé.
Cette étude de cohorte prospective incite à programmer une
grossesse quand le LES est en rémission complète. C’est dans cette
condition que le pronostic fœtomaternel est le plus favorable. Le
risque de complications obstétricales sévères est élevé dans les
formes évolutives, même si l’évolutivité semble faible, et plus
encore en cas de néphrite lupique connue.
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