
Les projets s’orientent dans plusieurs directions. La première
option est de d’utiliser le principe de la visioconférence.
L’équipe de Joshua Bishop (1) à Sydney a développé une plateforme
virtuelle réunissant 10 malades pour des séances bihebdomadaires de
40 minutes comportant des exercices physiques et d’éducation menés
en temps réel. Sur 72 malades éligibles, 52 (70 %) ont mené à terme
le programme, principalement des malades BPCO.
Le test du « nombre de levers de chaise en 1 minute » a
été utilisé pour l’évaluation du protocole. A la fin du
programme, ce score a augmenté de 22 (valeur normale basse) à 27
soit + 23 % (la différence « cliniquement significative » était
fixée à 3).
Les questionnaires de qualité de vie ont relativement peu
varié : différence à peine significative pour le COPD assessment
tool (CAT) qui mesure l’impact clinique de la BPCO,
amélioration un peu plus nette pour le questionnaire de Saint
Georges qui évalue la qualité de vie en rapport avec le handicap
respiratoire. Cette piste semble donc intéressante !
Une autre approche est l’utilisation d’applications dédiées
sur smartphones afin de favoriser l’activité physique. Des
applications sont disponibles, de même que des ressources
encourageant des exercices respiratoires, des aides à l’encadrement
de l’activité physique et des conseils généraux de vie. Des équipes
respectivement portugaises (2) et écossaises (3) proposent des
évolutions en ce sens.
La difficulté pressentie est de fidéliser les bénéficiaires de
ces outils, le nombre d’utilisateurs « fréquents » de ce type
d’application est encore assez faible.
Ces procédures ne peuvent toutefois pas être proposées à
l’ensemble des malades comme le rappelait Anne Holland, spécialiste
australienne mondialement reconnue de la réhabilitation (4). Elle a
présenté son expérience dans la prise en charge de la fibrose
pulmonaire. Dans ces maladies respiratoires handicapantes,
insiste-t-elle, un certain nombre de malades (20 % environ)
présentent des contre-indications médicales à un programme de
TRR.
Il s’agit des personnes à risque de chute, dont les besoins en
oxygène sont importants, atteints de déficits cognitifs ou de
problèmes de communication ou enfin dont l’environnement domestique
n’est pas adapté. En outre, certains malades expriment clairement
le désir d’être pris en charge dans un centre (effet favorable du
groupe, contact personnalisé avec le soignant sont les motifs
principaux invoqués).
Au total, si la TRR semble faisable et efficace dans certaines
indications, des travaux futurs devront préciser ses modalités
optimales et les profils des patients qui en bénéficieront le
plus.
Dr Bertrand Herer