L’aficamten, un nouvel anti-myosine pour traiter la cardiomyopathie hypertrophique obstructive

Chez les patients qui ont une cardiomyopathie hypertrophique obstructive (CMHo), l’obstruction de la chambre de chasse (Ch Ch) du ventricule gauche (VG) est le facteur déterminant majeur de la survenue d’une insuffisance cardiaque. L’aficamten*, un nouveau venu dans la classe des inhibiteurs de la myosine peut améliorer le gradient et les symptômes de ce type de patients. Maron et coll. ont évalué la sécurité d’emploi et l’efficacité de l’aficamten chez des patients présentant une CMHo.

Pour ce faire, ils ont répertoriés les patients qui avaient une CMHo et un gradient de la Ch Ch VG ≥ 30 mm Hg au repos ou ≥ 50 mm Hg lors de la manœuvre de Valsalva ; ces patients ont reçu, après randomisation 2: 1, soit de l’aficamten (n = 28) soit un placebo (n = 13) à 2 posologies adaptées en fonction des gradients et de la fraction d’éjection du VG (FEVG).

 Après 10 semaines de traitement et 2 semaines de washout, les auteurs ont analysé la sécurité du traitement et les modifications portant sur : les gradients de la Ch Ch VG, la FEVG, la classe fonctionnelle de la New York Heart Association (NYHA), le taux des biomarqueurs cardiaques.

Comparé au placebo, l’aficamten à la 10e semaine de traitement par rapport à l’état basal :

1-a diminué significativement le gradient de la Ch Ch VG au repos (diminution moyenne de : −40 ± 27 mm Hg et −43 ± 37 mm Hg pour chacune des 2 posologies ; P = 0,0003) et lors de la manœuvre de Valsalva (diminution moyenne de : −36 ± 27 mm Hg et −53 ± 44 mm Hg pour chacune des 2 posologies ; P = 0,001).

2- a réduit modestement mais significativement la FEVG (diminution moyenne de : −6 % ± 7,5 % et −12 % ± 5,9 % pour chacune des 2 posologies ; P < 0,0001).

3- a diminué non significativement d’au moins une classe les signes fonctionnels de la classification de la NYHA chez 43 % et 64 % des patients pour chacune des 2 posologies (vs chez 31 % des patients sous placebo).  

4- a réduit significativement le taux du NT-pro-BNP (N-terminal pro–B-type natriuretic peptide) (diminution moyenne de 62 % ; P = 0,0002).

Et ce, au prix d’un taux d’événements adverses égal à celui du placebo, sans aucun cas d’interruption du traitement.

En conclusion, chez les patients qui ont une CMHo, l’aficamten entraine une réduction substantielle des gradients de la Ch Ch VG avec, dans la plupart des cas, une amélioration des symptômes et une diminution du taux des biomarqueurs cardiaques. Ces résultats soulignent tout l’intérêt potentiel, chez ces patients, d’un traitement qui cible le sarcomère.

Pour mémoire : * récemment, Desai MY et coll. (Myosin Inhibition in Patients With Obstructive Hypertrophic Cardiomyopathy Referred for Septal Reduction Therapy. J Am Coll Cardiol 2022;80:95–108) avaient obtenu des résultats semblables avec le mavacamten, premier médicament inhibiteur de la myosine, chez des patients qui avaient une CMHo.

Dr Robert Haïat

Références
Maron MS et coll. : Phase 2 Study of Aficamten in Patients With Obstructive Hypertrophic Cardiomyopathy. J Am Coll Cardiol 2023 ; 81 : 34-45.
doi.org/10.1016/j.jacc.2022.10.020

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