La farine de lupin est autorisée en France dans l’industrie agro-alimentaire depuis 1997 et est de plus en plus utilisée (additif de la farine de blé, pain, spaghettis, biscuits...). Par voie de conséquence, les manifestations allergiques au lupin sont en augmentation. Elles sont dues à une sensibilisation primaire au lupin ou à une réactivité croisée à l’arachide. Le 22 décembre 2006, la directive européenne 2006/142/CE a ajouté le lupin à la liste des substances à étiquetage obligatoire établie par la directive 2003/89/CE de 2003.
Un travail a été mené en Italie pour évaluer la tolérance des enfants, allergiques à l’arachide, au lupin contenu dans des pâtes alimentaires enrichies en lupin (et non pas à la farine de lupin pure). Douze enfants ont été inclus dans cette étude qui comprenait le recueil de l’histoire clinique de l’allergie alimentaire, la pratique de prick-tests cutanés, un dosage d’IgE spécifiques, un test d’immunoblot et un test de provocation orale en double aveugle et contre placebo (pâtes au lupin et pâtes sans lupin).
Des réactions ont été observées chez 2 enfants avec une dose déclenchante de 0,2 g de pâtes pour le premier et de 6,4 g pour le second ; ce qui correspond respectivement à 50 mg et 1,6 g de protéine de lupin. La β-conglutine s’est avérée être la protéine en cause dans la plupart des cas.
Ce travail est plutôt rassurant sur la tolérance éventuelle de lupin dans l’alimentation chez les allergiques à l’arachide. Une réaction n’est cependant pas exclue chez une minorité de patients et demande donc une vigilance particulière tant sur l’étiquetage des produits que sur l’exploration des enfants à risque.
Dr Geneviève Démonet