L’automédication pas grippée en 2015

Paris, le lundi 25 janvier 2016 – Après deux années en berne (-3% en 2013 et -0,3 % en 2014), le marché de l’automédication a connu une belle envolée en 2015, avec une progression de 5,2 % en valeur. Cette tendance est liée à l’épidémie de grippe, ce qui est confirmé par la hausse de 10,7 % des ventes de produits vendus sans ordonnance concernant les voies respiratoires et de 9,4 % des antalgiques. D’une manière générale, quel que soit le type de produits, l’augmentation est constatée, qu’il s’agisse par exemple des dispositifs médicaux (+7 %) ou des compléments alimentaires (+9,6 %). On retrouve, concernant ces derniers, la même influence des virus saisonniers, puisque les compléments alimentaires destinés à améliorer les voies respiratoires ont grimpé de 30,8 % en 2015 ! Soulignons que cette année, le baromètre de l’AFIPA ne s’est pas intéressé aux produits vendus par internet, qui il est vrai représentaient moins de 0,1 % du marché l’année dernière.

L’automédication à tous prix

Pour les officinaux, cette belle croissance de l’automédication a nécessairement une incidence sur leur économie. Ainsi, ce secteur représente 10 % de leur chiffre d’affaire et contribue pour 37 % à la croissance de ce dernier. Cependant, comme le déplore une nouvelle fois l’Association française des fabricants de médicaments accessibles sans ordonnance (AFIPA), cette progression ne bénéficie d’aucun encouragement sur le plan politique et le marché est encore trop soumis aux aléas de la conjoncture. On sait par ailleurs que l’automédication continue à avoir mauvaise presse : on se souvient de la publication récente d’une nouvelle enquête de l’UFC Que Choisir dénonçant l’inefficacité et la dangerosité de nombreux produits d’automédication. Par ailleurs, les médicaments accessibles librement sont souvent considérés comme vendus à des prix élevés, alors que l’AFIPA rappelle que le prix moyen est de 4,69 euros en moyenne ; soit inférieur à celui pratiqué dans les autres pays de l’Union européenne (où l’automédication est pourtant largement développée). L'augmentation des prix aurait par ailleurs été inférieure à l’inflation ces dernières années.

Des pharmaciens prudents

Forte de ce bilan contrasté, l’AFIPA lance un nouvel appel auprès du gouvernement afin qu’une véritable impulsion soit donnée à la vente de médicaments sans ordonnance dans notre pays. Depuis plusieurs années, l’AFIPA défend l'idée selon la quelle ce secteur constitue un gisement d’économies pour les dépenses de santé. Elle estime ainsi que « Le recours à l’automédication pour la pathologie hivernale a permis de dégager des économies très importantes pour la collectivité : 75 millions d’euros sur les coûts des consultations évitées pour le premier trimestre 2015 ». Un calcul qui permet à l’AFIPA de défendre une nouvelle fois le bienfondé du délistage, soit du passage de certains médicaments à prescription médicale obligatoire dans la catégorie de ceux à prescription médicale facultative (PMF). Une idée qui n’est nullement à l’Ordre du jour au ministère de la Santé, tandis que la position des pharmaciens vis-à-vis de l’automédication demeure ambiguë. Si ce secteur représente il est vrai une part importante de leur activité, ils n’ignorent pas qu’un déploiement trop important risquerait de renforcer les ardeurs de ceux qui (y compris au sein de l’AFIPA !) souhaitent la fin du monopole pharmaceutique pour les produits vendus sans ordonnance.

http://www.afipa.org/6-afipa-automedication/447-actualites/448-carrousel.aspx#cont2026

Aurélie Haroche

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