Le bilan est vraiment positif pour le vaccin contre le rotavirus !

La gastro-entérite à rotavirus est l’une des principales causes de mortalité des jeunes enfants dans le monde. En 2000, environ 528 000 décès d’enfants de moins de 5 ans lui étaient imputés. Treize ans plus tard, et alors que le vaccin contre le rotavirus était adopté dans 60 pays, le nombre de décès était réduit de plus de moitié. Si les décès par infection à rotavirus sont principalement constatés dans les pays à moyens et faibles revenus, le virus est aussi à l’origine d’une importante morbidité dans les pays plus privilégiés. Notons qu’en Europe, l’incidence la plus élevée et les cas les plus sévères surviennent chez les enfants de 6 à 24 mois, tandis que dans les pays à faibles revenus, l’infection touche les enfants encore plus jeunes.

Le vaccin contre le rotavirus est recommandé par l’OMS depuis 2009. En 2019, 108 pays l’ont introduit dans leur calendrier vaccinal. Les États-Unis ont été les premiers à autoriser le vaccin contre le rotavirus, en 1998. Les premiers en Europe, l’Autriche, le Luxembourg et la Belgique l’ont adopté en 2007. Actuellement les deux vaccins les plus utilisés sont le Rotarix® (monovalent) et le Rotateq® (pentavalent).

Diminution importante de la morbidité et de la mortalité pédiatriques dans le monde

Une équipe suédoise fait le point sur l’impact de la vaccination, dans le monde et en Suède, où le vaccin a été introduit par étapes depuis 2014, puis inclus dans le calendrier vaccinal national en septembre 2019.

Selon différents travaux, le vaccin contre le rotavirus a entraîné au niveau mondial d’importantes réductions de la morbidité et de la mortalité pédiatriques. L’effet le plus important est celui de la diminution des cas sévères de gastro-entérites chez les jeunes enfants. Dans les pays à revenus élevés et moyens, cette diminution est de 80 à 98 % pour les formes sévères et de 40 à 75 % pour les hospitalisations. Les diminutions sont moins spectaculaires dans les pays à faibles revenus, mais, compte tenu de la situation initiale, l’impact de la vaccination est très important sur la morbidité et la mortalité. Le rapport coût/efficacité est positif.

Des effets directs et indirects

En Suède, la couverture vaccinale est élevée et avoisine les 90 %. Deux ans après que la vaccination ait été introduite à Stockholm, les hospitalisations pour gastro-entérite ont chuté de 37 % dans cette ville.

Les effets indésirables les plus fréquents sont des symptômes évoquant une forme bénigne de gastro-entérite, avec diarrhée, vomissements et fièvre. L’étude confirme le risque d’invagination intestinale, évalué entre 1 et 6 cas pour 100 000. Les auteurs rappellent que le mécanisme de l’association n’est pas encore parfaitement clair et cela justifie la « vaccinovigilance » recommandée par l’OMS.

Des effets indirects ont été décrits. Il s’agit bien sûr de l’immunité de groupe, mais aussi de conséquences extra-digestives. Une possible réduction de l’incidence des maladies auto-immunes, des actions non spécifiques sur d’autres infections et une réduction de l’incidence des convulsions chez l’enfant mériteront des investigations complémentaires.

Dr Roseline Péluchon

Références
Schollin Ask L et coll. : Global and Swedish review of rotavirus vaccines showed considerable reductions in morbidity and mortality
Acta Paediatrica. 2021; 00:1–9

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