
A l’heure actuelle, on ignore si la durée de vie des
bioprothèses utilisées dans le TAVR (transcatheter aortic valve
replacement) est semblable à celle des bioprothèses implantées
chirurgicalement.
Pibarot et coll. ont tenté de déterminer et comparer
l’incidence, à 5 ans, de la détérioration structurelle des
bioprothèses évaluée par échocardiographie (E2D) ; l’étude a porté
sur les patients à risque chirurgical intermédiaire qui
présentaient un rétrécissement aortique (RA) sévère traité par TAVR
ou par remplacement chirurgical de la valve aortique dans le cadre
de l’étude PARTNER (Placement of Aortic Transcatheter
Valves) 2A et du registre SAPIEN 3.
Pour mémoire, dans l’étude PARTNER 2A, les patients avaient
été assignés par randomisation soit à un TAVR avec la valve SAPIEN
XT (valve de seconde génération) soit à un remplacement chirurgical
de la valve aortique par une bioprothèse ; les patients du registre
SAPIEN 3 avaient tous reçu une bioprothèse SAPIEN 3 (valve de
troisième génération).
Le critère principal est l’incidence de détérioration
structurelle des bioprothèses ; celle-ci a été diagnostiquée à
l’E2D sur la survenue, à 5 ans, d’une altération de
l’hémodynamique et/ou d’une dysfonction de la bioprothèse. Le
suivi est de 5 ans.
Même taux de détérioration pour les bioprothèses SAPIEN 3 de 3e génération
Comparé au remplacement chirurgical de la valve aortique, le
TAVR effectué avec la valve SAPIEN-XT s’est trouvé associé, à 5
ans, à un taux significativement plus élevé (exprimé par
patient-années) de : détérioration structurelle de la bioprothèse
(1,61 ± 0,24 % vs 0,63 ± 0,16 %), de dysfonction liée à la
détérioration structurelle de la bioprothèse (0,58 ± 0,14 %
vs 0,12 ± 0,07 %) et de dysfonction de toute cause
(structurelle ou non) de la bioprothèse (0,81 ± 0,16 % vs
0,27 ± 0,10 %) (tous p ≤ 0,01).
En contraste, à 5 ans, le taux de détérioration structurelle
des bioprothèses (0,68 ± 0,18 % vs 0,60 ± 0,17 % ; p =
0,71), le taux de dysfonctions des bioprothèses liées à une
détérioration structurelle (0,29 ± 0,12 % vs 0,14 ± 0,08 % ;
p = 0,25) et le taux de dysfonction de toute cause des bioprothèses
(0,60 ± 0,15 % vs 0,32 ± 0,11 % ; p = 0,32) n’étaient pas
significativement différents après TAVR effectué avec une
bioprothèse SAPIEN 3 et après remplacement chirurgical de la valve
aortique.
A 5 ans, après un TAVR, les taux de détérioration structurelle
des bioprothèses et les taux de dysfonction liés à une
détérioration structurelle étaient significativement plus faibles
avec la valve SAPIEN 3 qu’avec la valve SAPIEN XT.
Dr Robert Haïat