
La chirurgie bariatrique représente une bonne option pour la
prise en charge de l’obésité morbide afin d’en améliorer le
pronostic tant vital que fonctionnel. Son bénéfice cardiovasculaire
se mesure notamment par l’impact favorable qu’elle peut avoir sur
les chiffres tensionnels et l’HTA, en termes de risque, de
prévalence ou d’exigence thérapeutique.
Un essai randomisé le démontre clairement dans lequel ont
été inclus 100 patients obèses (dont 76 % de femmes, indice
de masse corporelle moyen 36,9 ± 2,7
kg/m2), tous atteints d’une HTA légère ou
modérée, traitée par au moins deux antihypertenseurs aux doses
maximales (ou plus de deux à des doses modérées). Deux groupes ont
été constitués par tirage au sort : (1) chirurgie bariatrique à
type de montage RYBG (Roux-en-Y Gastric Bypass) en
association à un traitement médical ; (2) traitement médical seul.
Le suivi a été de 12 mois, au terme desquels ont été pris en compte
le profil de la PA sur 24 heures et sa variabilité (moyenne des
valeurs diurnes et nocturnes) : il s’agit là du critère de jugement
primaire auquel s’ajoutent deux critères secondaires, la prévalence
de l’HTA résistante et l’absence de baisse nocturne de la PA
(dip).
Baisse de la consommation d’antihypertenseurs et de la prévalence des HTA résistantes
Au terme de l’étude, le profil nycthéméral de la PA (incluant
l’absence de dip nocturne) s’est avéré similaire dans les deux
groupes, mais dans le groupe RYGB, le nombre d’antihypertenseurs
prescrits était significativement moindre : en moyenne 0 [0-1]
versus 3 [2,5-4] dans l’autre groupe (p<0,01). De même,
la variabilité de la PAS nocturne était plus faible dans le groupe
RYGB, la différence intergroupe étant estimée à -1,63 (intervalle
de confiance à 95 % IC95 %, -2,91 à -0,36 ; p = 0,01). La
prévalence de l’HTA jugée résistante à la pharmacothérapie était
voisine à l’état basal dans les 2 groupes (RYGB, 10 % versus
16 %; NS), mais au terme des 12 mois de l’étude, elle était
effondrée dans le groupe RYGB, soit 0 % vs 14,9 % dans
l’autre groupe (p<0,001).
Dr Philippe Tellier