Aux Etats-Unis environ 2 % de la population sont chroniquement infectés par le virus de l’hépatite C (VHC). Or, ces patients présentent davantage de pathologies psychiatriques que la population générale. De plus, la prévalence de l’infection à VHC chez les patients présentant des troubles psychiatriques est de 8 et 19 %, soit 4 à 9 fois plus que dans la population générale.
Du dépistage…
Compte tenu de l’association entre infection par le virus de l’hépatite C et pathologie psychiatrique, les psychiatres se retrouvent souvent en première ligne dans la recherche des patients à risque et le dépistage de l’infection virale. Ils sont aussi sollicités pour apporter aide et conseils après la découverte de la séropositivité à VHC et pour réaliser l’évaluation psychiatrique et psychosociale du rapport risque-bénéfice du traitement.
A la prise en charge des effets secondaires
Les traitements antiviraux par l’interféron alpha peuvent entraîner des effets secondaires neuropsychiatriques (symptômes affectifs, anxieux, cognitifs et psychotiques), compromettant la prise en charge du patient indépendamment de l’existence d’antécédents psychiatriques. Les psychiatres assistent les hépatologues dans la prise en charge de ces effets secondaires et évaluent l’intérêt d’une prescription préventive prophylactique de psychotropes.
En dépit du défi clinique que représente le traitement d’une hépatite C par l’interféron alpha chez des patients ayant une comorbidité psychiatrique, des travaux récents montrent que l’interféron alpha peut être administré en toute sécurité chez des patients psychiatriques infectés par le VHC sous réserve que l’évaluation préthérapeutique soit approfondie, accompagnée d’une analyse du rapport risque-bénéfice, et que le suivi psychiatrique soit maintenu.
Dr Odile Biechler