C’est en 1955 que Conn décrit l’hyperaldostéronisme primaire
(HPA1), un syndrome qui, par la suite, va porter son nom et se
caractérise par une hypertension artérielle associée ou non à une
hypokaliémie. La cause en est une sécrétion inappropriée
d’aldostérone qui conduit à la chute des taux plasmatiques de
rénine. Sa prévalence a longtemps été estimée à environ 1 % parmi
les causes d’HTA, mais les données les plus actuelles suggèrent que
près de 10 % des hypertendus seraient concernés.
Cette notion semble confirmée par une étude transversale
étatsunienne à laquelle ont participé quatre centres
hospitalo-universitaires. Ont été inclus 1 015 sujets répartis en
quatre groupes :
(1) absence d’hypertension artérielle (n = 289) ;
(2) HTA de stade 1 (n = 115) ;
(3) HTA stade 2 (n = 203) ;
(4) HTA réfractaire (n = 408).
Ne pas, trop vite, qualifier une HTA d’essentielle
Une relation continue est notée dans les différents groups
entre la production d’aldostérone indépendante de la rénine et
l’HTA : cependant, les valeurs les plus élevées de l’aldostérone
urinaire sont celles qui ont été associées à l’HTA sévère
accompagnée d’une kaliurèse franche et d’une hypokaliémie plus ou
moins marquée. Les niveaux moyens et ajustés d’excrétion urinaire
de l’aldostérone en fonction de chacun des groupes précédemment
définis étaient les suivants :
(1) 6,5 μg/24 h (intervalle de confiance à 95 % IC95%, 5,2 à
7,7 μg/24 h) ;
(2) 7,3 μg/24 h (IC95%, 5,6 à 8,9 μg/24 h ;
(3) 9,5 μg/24 h (IC 95%, 8,2 à 10,8 μg/24 h) ;
(4) 14,6 μg/24 h (IC95%, 12,9 à 16,2 μg/24 h).
La prévalence ajustée de l’HPA1 biochimiquement définie
variait selon ces groupes, soit respectivement 11,3 % (IC, 5,9 % à
16,8 %), 15,7 % (IC, 8,6 % à 22,9 %), 21,6 % (IC, 16,1 % à 27,0 %)
et 22,0 % (IC, 17,2 % à 26,8 %). Pour la détection de l’HPA1, le
rapport aldostérone-rénine a fait preuve d’une sensibilité et d’une
valeur prédictive négative toutes deux médiocres.
Dr John Sorri