
Afin d’évaluer l’intérêt de l’utilisation d’émollients dans le traitement de la dermatite atopique, une équipe polonaise a mené une étude chez 52 enfants âgés de 2 à 12 ans qui ont été répartis de manière randomisée en deux groupes de 26 patients, les uns utilisant un émollient les autres non, parallèlement à l’application une fois par jour chez tous les malades d’un corticoïde de classe 2 pendant 2 semaines.
Tous les enfants ont été examinés au moment de l’inclusion puis à 14 jours (au moment de l’arrêt des corticoïdes locaux), à 28 puis 42 jours. Le suivi s’est fait sur l’évolution du score EASI (Index de Sévérité et de Localisation de l’Eczéma).
Dans tous les cas, le traitement suivi a apporté un bénéfice significatif.
Cependant la xérose cutanée était nettement améliorée dans le groupe « émollient » (groupe B) par rapport à l’autre groupe (A), cliniquement (scores groupe A : 1,38 ± 0,57 avant traitement et 1,5 ± 0,58 après traitement, p = 0,11; groupe B : 1,62 ± 0,64 avant et 0,12 ± 0,33 après traitement, p < 0,001), mais aussi selon l’évaluation par cornéométrie (groupe A: 41,7 ± 9,1 unités avant et 51,3 ± 11,3 unités après traitement, p < 0,001; groupe B : 38,9 ± 12,9 unités avant et 58,2 ± 13,5 unités après traitement, p < 0,001).
Par ailleurs, le prurit avait tendance à être plus rapidement soulagé chez les enfants utilisant l’émollient.
L’amélioration de l’eczéma s’est maintenue pendant quelques
semaines après l’interruption du traitement dans le groupe B alors
que les enfants n’utilisant pas d’émollient ont eu une récidive
plus rapide : au 42ème jour l’EASI était de 5,29 ± 5,6 dans le
groupe A vs. 1,25 ± 1,4 dans le groupe B, p = 0,01.
Le recours aux émollients a donc bien un effet bénéfique sur
la sécheresse cutanée et le prurit dans la dermatite atopique …
Dr Geneviève Démonet