
Une nouvelle méta-analyse confirme cette influence de la perte de masse musculaire sur le pronostic du cancer. Quinze études ont été retenues, 60 % d’entre elles ayant été menées depuis 2018. Elles incluent une grande variété de types de cancers, avec une prédominance de cancers du poumon non à petites cellules, puis de l’œsophage et de l’estomac.
De cette méta-analyse ressort que le changement moyen de l’index de masse musculaire pendant la chimiothérapie est de 2,72 (95 % CI 1,77-3,67). Le facteur le plus important de modification de cet index est la survie totale, suivie par le risque de mortalité et le genre. La perte est en effet près de 1,6 fois plus importante chez les hommes que chez les femmes (4,52 versus 2,86). Il apparaît aussi une association entre la perte de la masse musculaire squelettique et la localisation tumorale : dans cette méta-analyse, les patients atteints de cancer de l’œsophage connaissent la perte musculaire la plus importante. Enfin, le stade de la tumeur, la toxicité des différents traitements, des fonctions physiques insuffisantes (force de préhension) et les variations de volume des tumeurs sont aussi des facteurs associés au risque de réduction de la masse musculaire squelettique.
Pour les auteurs de cette méta-analyse, les praticiens doivent être attentifs aux facteurs associés à la perte de masse musculaire et adapter la prise en charge des patients à ce risque.
Dr Roseline Péluchon