Paris, le mercredi 10 février 2010 – La journée d’hiver du Syndicat national des pharmaciens des établissements publics de santé (SYNPREPH) ressemblait à certains égards à une énumération des textes et décrets venant d’être publiés ou en cours d’élaboration dont l’impact sur le quotidien des pharmaciens hospitaliers est loin d’être négligeable. Ainsi la tâche de l’organisation en cette froide mâtinée de janvier a consisté tout d’abord à expliciter la teneur des différents décrets d’application de la loi Hôpital patient santé territoire (HPST) concernant notamment la gouvernance, les communautés hospitalières de territoire et les Agences régionales de Santé. Ces différentes mises au point ont permis de mesurer combien ces évolutions devraient modifier l’exercice des pharmaciens hospitaliers, en particulier si dans le cadre des communautés hospitalières, les moyens des pharmacies à usage intérieur étaient mutualisés. La journée s’est poursuivie avec une évocation des réformes universitaires en cours, qui ne se résument pas uniquement à l’insertion de la pharmacie au sein d’une première année d’étude médicale commune, mais également à l’intégration de la pharmacie dans le CHU. A cet égard, Pascal Odou a indiqué que la première vague de professeur des universités praticien hospitalier (PUPH) et de maître de conférence des universités praticien hospitalier (MCUPH) pharmacien avait bien été nommée mais que les attentes restaient nombreuses. Les Conseils nationaux des universités dédiés à la pharmacie n’ont en effet pas encore été désignés et les postes d’assistants hospitalo-universitaires (AHU) doivent impérativement continuer à être créés. Par ailleurs, Pascal Odou dénonce le fait que « la rémunération des MCU et PH lorsqu’ils acceptent de devenir MCU-PH » est grandement diminuée.
Aspects techniques de la révision de la circulaire Creutzfeldt Jakob
Les communications dédiées à l’évolution du monde hospitalier et universitaire ont bientôt laissé la place à des informations plus directement liées à la pratique des pharmaciens. Ainsi, Chloë Bezel et Eric Jobard sont revenus sur la récente révision de la circulaire Creutzfeldt-Jakob. Le premier texte entré en vigueur destiné à « réduire le risque de transmission des agents de transmission non conventionnels (ATNC) lors d’actes invasifs » datait de 2001. La modification intervenue début 2010 concerne principalement les aspects techniques et s’appuie sur le bilan réalisé en 2009 quant au perfectionnement « des méthodes d’inactivation du prion ». Face à ces changements, le SYNPREPH formule différentes interrogations qui concernent notamment la compatibilité des produits détergents recommandés avec les dispositifs médicaux devant être traités. Le syndicat souligne notamment qu’il est difficile pour le pharmacien d’obtenir des informations précises en la matière. Il observe en outre que l’obligation de « renouveler le bain de pré-désinfection toutes les 24 heures » apparaît en « contradiction avec les pratiques actuelles ». L’organisation note par ailleurs que certains aspects n’ont pas été pris en compte, notamment le cas de la sous-traitance des opérations de désinfection et estime que « la traçabilité généralisée » souhaitée n’est pas « réalisable ». Elle rappelle en effet que « certains instruments » sont « impossibles à marquer ». Enfin, le SYNPREPH s’interroge sur les signalements d’accidents liés à des produits dont la compatibilité avec les dispositifs médicaux n’est pas officiellement reconnue.
Aurélie Haroche