
Gain de temps et meilleurs résultats fonctionnels
Le premier essai, prospectif, non randomisé et contrôlé chez des patients atteints d’AVC ischémique aigu a montré que l’envoi d’une unité mobile d’AVC supplémentaire à 749 patients, par rapport aux ambulances conventionnelles seules envoyées à 794 patients, était associé à une invalidité globale plus faible à 3 mois (rapport de cotes pour un score pire sur l’échelle de Rankin modifiée, 0,71 ; intervalle de confiance à 95 % IC à 95% 0,58-0,86). Il permettait de plus un taux accru de thrombolyses intraveineuses (60 % vs 48 %), et un temps médian de recours au traitement plus court de 20 min. Dans le second essai, non randomisé, les auteurs ont également rapporté des résultats positifs pour les UMA (n = 617 versus n = 430) pour la prise en charge dans les 4,5 h suivant l’apparition d’un AVC aigu. Ils ont constaté une augmentation du taux de thrombolyses intraveineusse (9 7% vs 79 %), un temps médian d’accès au traitement plus court de 36 minutes et davantage de scores sur l’échelle de Rankin modifié de 0 à 1 à 3 mois après l’AVC (55 % vs 44 %).Un rapport coût efficacité à établir
Ces 2 études récentes suggèrent donc que l’envoi d’UMA en milieu extrahospitalier est associé à de meilleurs résultats fonctionnels après un AVC ischémique aigu admissible à la thrombolyse ou à la thrombectomie. En tant que salle d’urgence mobile, l’UMA implique une équipe médicale et paramédicale et contient une imagerie par tomodensitométrie, un laboratoire et une connexion de télémédecine avec l’hôpital, ce qui facilite le triage correct des patients pouvant bénéficier d’une thrombolyse, mais représente également une charge financière supplémentaire non négligeable. Les UMA pourraient changer la donne dans la course contre la montre dans le futur, mais leur rentabilité reste à établir. Les gestionnaires de santé préféreront-ils investir dans une unité mobile d’AVC ou dans de nouveaux lits d’unité neuro-vasculaire ou post-AVC ? Dans tous les cas, ces études amènent à repenser le flux de travail et l’organisation dans la prise en charge de l’AVC.Anne-Céline Rigaud