
Le délai avant la pose du diagnostic reste un problème prégnant dans la spondylarthrite ankylosante (SPA) en dépit de la publication des critères ASAS (Assessment of Spondylo Arthritis international Society) de 2009 (Rudwaleit M : The development of Assessment of Spondylo Arthritis international Society classification criteria for axial spondyloarthritis [part II] : validation and final selection., Ann Rheum Dis., 2009; 68: 777-784))
Puisque au cours de la SPA, les malades ont des rachialgies chroniques et qu’une uvéite antérieure aiguë (UAA) survient chez 26 % d’entre eux, la coexistence de rachialgies et d’une UAA chez un sujet devrait inciter les médecins généralistes à envisager le diagnostic de SPA.
Qu’en est-il en réalité ?
Audit chez les généralistes
Une équipe anglaise a réalisé un audit en soins primaires afin de déterminer dans quelle mesure les médecins généralistes évoquent le diagnostic de SPA chez un sujet souffrant de lombalgies et d’une UAA.
La population étudiée comprenait 9 339 adultes. Parmi eux, 34
malades (19 femmes) répondant aux codes « lombalgies chroniques »
et « UAA » ont été réévalués en détail.
Onze seulement avaient été adressés à un spécialiste (8 à un
rhumatologue, un à un gastro entérologue et 2 à un ophtalmologue).
Le diagnostic de SPA a été posé pour 4 parmi les 11 patients
adressés à un spécialiste.
La présence d’enthésopathies, de dactylites, d’un antécédent familial de SPA était documentée chez respectivement 4,3 et 1 sujet sur les 34 malades évalués.
La réponse aux AINS était documentée pour 14/34 sujets.
Des signes et /ou antécédents d’enthérocolite avaient été recherchés chez 4/34 patients.
L’antigénémie HLA B27, la vitesse de sédimentation ou la CRP avaient été explorés chez 11/34 et 5 sujets respectivement.
L’antigénémie HLA B27 était positive chez 4/11 malades et 8/11 ont été adressés à un spécialiste.
Ces résultats suggèrent que les questions ad hoc devant une rachialgie avec UAA ne sont pas posées et que les investigations sont inappropriées. Les auteurs de ce travail estiment qu’il y a un besoin net de formation si l’on souhaite réduire le délai diagnostic de la SPA.
Dr Juliette Lasoudris Laloux