
Étude sur 10 ans à Toronto
Une étude longitudinale de cohorte a été réalisée à Toronto de 2008 à 2019 parmi des enfants en bonne santé. Ceux-ci ont été recrutés lors d’une consultation systématique et les données recueillies 2 fois par an jusqu’à 2 ans puis annuellement jusqu’à 10 ans. Les enfants atteints de maladies chroniques affectant la croissance ont été exclus de l’analyse qui s’est cantonnée à ceux pour lesquels les céréales ont été le premier aliment de diversification. Les parents ont complété un questionnaire standard portant sur l’âge d’introduction des céréales dans le régime entre 4 et 6 mois puis ont répondu à un autre questionnaire validé (NutriStep) sur les risques nutritionnels entre 18 mois et 5 ans. Cette seconde partie comprenait 17 items permettant de recenser les comportements alimentaires, les apports nutritionnels, l’activité physique, la sédentarité. Chaque question comportait des réponses cotées de 0 (pas de risque nutritionnel) à 4 (risque important) permettant de dégager un score global. Parallèlement, les renseignements portant sur l’âge gestationnel, le poids de naissance, le sexe, le revenu de la famille, l’IMC maternel, les apports en lait et boissons sucrées ont été colligés. Enfin, les paramètres de croissance des enfants, en référence aux standard de l’OMS, ont permis de calculer les Z-scores de taille et d’IMC.Risque d’IMC plus élevé quand les céréales sont débutées à 4 mois
Au total, 8 943 enfants ont été inclus. L’âge moyen
d’introduction des céréales a été de 5,7 ± 2,1 mois : 1 558 (18,8
%) à 4 mois, 1 796 (21,6 %) à 5 mois et 3 713 (44,7 %) à 6 mois.
Les enfants qui avaient pris des céréales à 4 mois vs 6 mois
avaient à 10 ans un Z-score d’indice de masse corporelle 0,17 fois
plus élevé (intervalle de confiance à 95 % IC 0,06-0,28, P=0,002)
soit plus 0,7Kg et un risque d’obésité plus important (Odds ratio
OR 1,82, IC 1,18-2,80, P=0,006). Le Z-score taille pour l’âge était
0,09 plus élevé (IC 0,04-0,15, P=0,002) à un an, association non
observée à 5 et 10 ans. Le risque nutritionnel était aussi plus
grand en raison d’un comportement alimentaire moins favorable de 18
mois à 5 ans (0,18 unités plus élevé, IC 0,07-0,29, P=0,001).
Pr Jean-Jacques Baudon