L’incidence de la néphropathie induite par les produits de contraste (NIPC) dépend fortement de la définition de la NIPC adoptée : élévation de la créatininémie (∆créat) dépassant 44 µmol/l ou ∆créat de plus de 25 % dans les 96 heures suivant l’injection d’un produit de contraste iodé. C’est ce qui ressort d’une étude rétrospective monocentrique qui a évalué l’incidence de la NIPC en réanimation médicale chez 311 patients âgés de 55 ± 17 ans (dont 31 % d’hypertendus, 15 % de diabétiques, 5 % d’insuffisants rénaux chroniques, 3 % d’insuffisants cardiaques et 3 % de patients cirrhotiques) et ayant bénéficié de 408 injections de produits de contraste iodé (98 % de scanners, 2 % de coronarographies).
L’incidence de la NIPC était de 10,8 % en prenant une ∆créat supérieure à 44 µmol/l pour définition, et elle était de 23,3 % lorsque la NIPC était définie par une ∆créat de plus de 25 %. En revanche, quelle que soit la définition choisie, la survenue d’une NIPC est apparue associée à un accroissement de la mortalité en réanimation en comparaison des patients indemnes de NIPC selon les deux définitions (respectivement 38 % versus 17 % ; p = 0,0005).
Dr Julie Perrot