Obésité : augmenter la durée de l’activité physique !

Pour l’Organisation mondiale de la santé, l’obésité est une accumulation excessive de graisse corporelle qui peut nuire à la santé. En pratique, elle se définit par un indice de masse corporelle supérieur à 30 kg/m2.

En 2017, l’OMS estimait qu’environ 13 % de la population mondiale souffre d’obésité (11 % des hommes et 15 % des femmes). Autant de personnes pour lesquelles augmente le risque d’être atteint de cancers, de maladies cardiovasculaires, de diabète de type 2, de lithiase vésiculaire et autres apnées du sommeil.

La prise en charge des personnes obèses a pour objectif, en accord avec elles, une réduction de poids de 5 à 10 %, grâce à une modification de leurs habitudes alimentaires et une pratique régulière de l’activité physique, l’arrêt du tabac et, le cas échéant, un accompagnement psychologique.

Toutefois, malgré une littérature abondante et plusieurs recommandations sur la prise en charge de l’obésité, le rôle de l’activité physique dans la prise en charge de l’obésité méritait d’être revisité selon une équipe australienne. Dans ce but, elle a conduit une revue systématique en interrogeant les bases de données habituelles.

Cibler une perte de poids totale ou une diminution de l’adiposité centrale

Il en ressort que la prescription d’activité physique, dans le but de contribuer à perdre du poids, devrait maximiser la dépense énergétique avec une activité de type aérobie (marche rapide, footing, vélo, natation, danse, sports collectifs), d’intensité modérée à vigoureuse (entre 40 % et 84 % de la fréquence cardiaque de réserve, ou de 12 à 16 sur l’échelle de perception de l’effort de Borg), à raison de 5 à 7 séances par semaine, pour atteindre au minimum 300 à 420 min hebdomadaires.

Si l’objectif est la réduction de l’adiposité centrale, l’activité sera aérobie, d’intensité modérée à élevée, à raison de 3 à 7 séances par semaine, jusqu’à 300 min hebdomadaires, éventuellement associée à un renforcement musculaire (poids et haltères ou machines à poids), 3 séances par semaine d’intensité élevée (plus de 75 % de la charge maximale pouvant être mobilisée par le groupe musculaire concerné).

Les auteurs soulignent l’importance d’augmenter progressivement l’activité physique, afin de ne pas dissuader les patients. De plus, ils insistent sur la nécessité de leur décrire les effets bénéfiques de l’activité sur la santé cardiovasculaire et l’amélioration de la composition corporelle, indépendamment de la perte de poids.

Par rapport aux recommandations de la Haute autorité de santé (2018), le texte australien augmente résolument la durée hebdomadaire de l’activité et propose de cibler une perte de poids totale ou une diminution de l’adiposité centrale. Reste à en déterminer l’efficacité à long terme.

Dr Patrick Laure

Référence
Johnson NA, Sultana RN et coll. : Physical activity in the management of obesity in adults: A position statement from Exercise and Sport Science Australia. J Sci Med Sport., 2021; 24(12):1245–1254.

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