Paris, le mardi 21 mars 2023 - L’obligation vaccinale du nourrisson pour la protection contre 11 maladies a été instituée début 2018. Le troisième bilan de cette mesure, que vient de publier Santé publique France, analyse la couverture vaccinale, l’adhésion à la vaccination ainsi que les données de sécurité vaccinale.
Logiquement, les données des certificats de santé du 24ème mois des enfants nés en 2018 montre une forte augmentation de la couverture vaccinale, notamment contre l’hépatite B et le pneumocoque. Le retard pris en 2020 lors du confinement a été rattrapé. Si l’Agence se félicite de ces résultats, elle remarque tout de même que pour la rougeole, dont la haute contagiosité implique des taux de protection très élevés (95% et plus), l’objectif n’est pas atteint pour la deuxième dose dont la couverture vaccinale serait de 90,4%.
Liberté, sécurité, HPV
L’impact épidémiologique positif de ces mesures a été repéré dès 2019 mais cette analyse est ensuite perturbée par la pandémie (moins de contacts, moins d’infections). En revanche, la crise n’a pas impacté la confiance des Français dans les vaccins ou leur adhésion à l’obligation vaccinale des nourrissons. Cependant, les populations les moins favorisées et celles des DROM* se montrent les plus réticentes. La liberté de choix individuelle devient la raison principale évoquée par ceux qui n’approuvent pas la mesure.
Quant aux données de sécurité, rendues publiques par l’ANSM** depuis le 1er janvier 2018, elles restent tout à fait rassurantes et conformes aux RCP*** : fièvre, réactions locales et rash en tête, avec une baisse des notifications de 14,5% entre 2019 et 2020.
Effet indirect de cette obligation et de la promotion vaccinale en général, qui a ouvert le dialogue entre médecin et parents, la couverture vaccinale pour les vaccins recommandés a également augmenté, dont celle du vaccin HPV.
*Départements et régions d’Outre-Mer
** Agence nationale de sécurité des médicaments
*** résumés des caractéristiques du produit
Dr Blandine Esquerre