
Les auteurs d’une courte lettre publiée en ligne dans le
New England Journal of Medicine du 8 avril 2020
rapportent trois observations a priori exceptionnelles recueillies
dans l’unité Covid-19 d’un des hôpitaux de Wuhan.
Les trois patients étaient atteints d’une forme critique de
Covid-19, le diagnostic étant confirmé par RT-PCR. Le premier cas
est celui d’un homme âgé de 69 ans, hospitalisé en raison d’un
tableau clinique associant fièvre, toux, dyspnée et céphalées. Dans
ses antécédents, figuraient une HTA, un diabète et un AVC. Le
diagnostic de Covid-19 a été affirmé le 25 janvier 2020. L’état
clinique s’est rapidement dégradé pour aboutir à une insuffisance
respiratoire aiguë avec hypoxémie sévère nécessitant l’admission en
unité de soins intensifs et le recours à la ventilation
assistée.
Des signes cliniques et biologiques de coagulopathie
L’examen clinique a révélé des signes inhabituels et
inquiétants de nature ischémique touchant les membres inférieurs,
mais aussi deux doigts de la main gauche. Le scanner cérébral a,
pour sa part, mis en évidence des infarctus bilatéraux au niveau de
plusieurs territoires vasculaires. Le bilan biologique a révélé une
hyperleucocytose et une thrombopénie, associées à un allongement du
temps de prothrombine et du temps partiel de thromboplastine, ainsi
qu’à une élévation des taux sériques de fibrinogène et de
D-dimères. Autant de signes biologiques plaidant en faveur d’une
coagulopathie ce qui a conduit à compléter le bilan. C’est ainsi
qu’ont été découverts des anticorps anticardiolipine mais aussi IgM
et IgG anti–β2 – glycoprotéine de type 1. Deux autres patients
admis dans le même service ont présenté un tableau clinique et
biologique similaire avec présence des mêmes anticorps sériques.
L’anticoagulant circulant lupique n’a été détecté dans aucun de ces
cas même à la phase aiguë de la maladie.
Comme dans un syndrome des antiphospholipides
Dr Peter Stratford