
Le diabète de type 1 est associé à des altérations autant
qualitatives que quantitatives de la minéralisation et des
structures osseuses, lesquelles peuvent augmenter le risque de
fracture. Cette possibilité semble être, en outre, conditionnée, au
moins en partie, par la qualité du contrôle glycémique. Dans le
diabète de type 2, le risque s’il existe est plus modeste, par
ailleurs souvent tributaire d’une ostéoporose associée, éventualité
d’autant plus probable que le sujet est plus âgé. Les résultats des
études cas-témoins ne sont pas toujours concordants, mais dans
l’ensemble, ils se rejoignent sur quelques points : l’ancienneté de
la maladie, la nécessité d’une insulinothérapie, les complications
associées, notamment la microangiopathie seraient autant de
facteurs favorisants. En outre, l’estimation de la densité minérale
osseuse est souvent faussée par une éventuelle obésité.
Données du suivi de 174 000 diabétiques de type 2 pendant 5 à 15 ans
Une étude britannique prospective de type cas-témoins a estimé le risque de fracture lié au diabète. Elle a reposé sur une base de données, constituée dans un cadre de soins primaires (Health Improvement Network). Y ont été inclus entre 2004 et 2013 tous les patients adultes (>35 ans) chez lesquels le diagnostic de diabète de type 2 a été formellement posé. Le suivi jusqu’en 2019 a permis d’identifier les fractures et de les dénombrer, comparativement à un groupe témoin composé de non diabétiques recrutés et suivis en parallèle. Les analyses multivariées ont permis de comparer la prévalence annuelle des fractures inaugurales dans les deux groupes et d’estimer le risque correspondant sous la forme d’un hazard ratio [HR] avec ajustement en fonction des facteurs de confusion potentiels.Pas d’augmentation du risque de fracture, au contraire…
Au total, l’analyse comparative a porté sur 174 244 patients atteints d’un diabète de type 2 de diagnostic récent et 747 290 témoins. La comparaison intergroupe n’a révélé aucune augmentation significative du risque de fracture en cas de diabète chez les hommes, le HR ajusté correspondant étant en effet à 0,97 (intervalle de confiance à 95 % IC 95% 0,94, 1,00). Pour les femmes, ce risque est apparu très légèrement plus faible, le HRa étant de 0,94 (IC 95% 0,92, 0,96). Cette dernière tendance a été retrouvée dans le sous-groupe des patients diabétiques âgés (≥ 85 ans) dans les deux sexes. Ainsi, chez les hommes, le HRa a été estimé à 0,85 (IC 95% 0,71, 1,00) versus 0,85 (IC 95% 0,78, 0,94) chez les femmes. Une estimation a tenu compte du lieu de résidence des participants : des valeurs similaires ont été obtenues dans les régions les plus déshéritées, avec un HRa de 0,90 (IC 95% 0,83, 0,98) pour les hommes et de 0,91 (IC 95% 0,85, 0,97) pour les femmes. La prévalence annuelle des fractures en fonction du sexe s’est avérée identique chez les diabétiques et les témoins.Dr Joseph Miller