
Récemment, les techniques de séquençages de nouvelle génération (NGS: Next Generation Sequencing) ont permis d’identifier de potentiels bio-marqueurs permettant d’envisager des thérapeutiques ciblées, mais ces techniques sont encore balbutiantes et ne font pas la distinction entre les tumeurs primitives et les récidives.
Des auteurs new-yorkais ont testé un échantillonnage de 410 gènes associés au cancer sur des pièces de résection trans-urétrale de vessie avant tout traitement médicamenteux, obtenues chez 105 patients atteints de KVS avec 23 stades Ta de bas grade (13 hommes) et Ta, Tis ou T1 de haut grade. Les malades ont été suivis en moyenne tous les 3 puis 6 mois par cystoscopies et cytologies urinaires. Une récidive, définie par la réapparition de KV sur une biopsie ultérieure, a été observée chez 46 sujets.
Au moins une mutation dans la majorité des cas
Les altérations génomiques les plus fréquentes affectaient les gènes TERT quels que soient le stage et le grade, et FGFR3, plutôt en cas de bas grades et stades Ta et Tis. Mais des fusions de FGFR3 sont possibles avec d’autres mutations ou des associations avec des mutations des gènes de l’herceptine (HER2), alors de mauvais pronostic. Elles sont souvent associées à des anomalies du récepteur de la tyrosine kinase Une modification de TP53 est retrouvée dans la moitié des KVS de haut grade.Quant aux altérations de l’ADN, elles se voient surtout en cas de KVS de haut grade et de mutations ERCC2.
Si on observe les KVS qui récidivent après instillation de BCG, on voit que les mutations ARIDIA sont les seules à y prédisposer, mais elles sont favorables aux récidives aussi en l’absence d’instillations.
La majorité des cancers superficiels de la vessie sont associés à au moins une mutation génique qui serait susceptible de guider une thérapeutique intra-vésicale ou systémique. Certaines de ces mutations permettraient en outre de prévoir l’inefficacité de certains traitements.
Dr Jean-Fred Warlin