
Le carcinome bronchique est la maladie tumorale la plus
fréquente dans le monde. Chez les patients de stade I opérés, la
survie est de 70 % à 5 ans environ. Cette étude a analysé
rétrospectivement le devenir de patients atteints d’un cancer
bronchique non à petites cellules (CBNPC) de stade I et n’ayant pas
bénéficié de traitement spécifique. Ces sujets étaient issus d’une
cohorte non sélectionnée, provenant du registre californien des
cancers (RCC).
101 844 cas de CBNPC, survenus entre 1989 et 2003, ont été étudiés.
Au total, 19 702 patients avaient été diagnostiqués au stade I, 3
753 au stade II, 32 704 au stade III, et 45 675 au stade IV. 22,3 %
des patients n’ont pas été traités (n=22 954) en raison de contre
indication, d’un décès avant le début du traitement ou à la demande
des malades.
1 432 patients atteints d’un CBNPC stade I non traités ont été
identifiés. A 5 ans, 1 390 de ces patients étaient décédés et 42
étaient toujours en vie.
-62 % des survivants étaient des femmes (versus 47 % dans le groupe
des patients décédés ; p=0,064).
-Les survivants à 5 ans étaient un peu plus jeunes (soit 70+/-10
ans versus 74,4+/-9,8 ans).
-La présence d’un carcinome épidermoïde était significativement
plus élevée chez les patients décédés (33 % versus 17 %).
-Les tumeur T1 étaient plus fréquentes dans le groupe des
survivants à 5 ans (57 % versus 39 % ; p=0,02) et les T2 moins
fréquentes que chez les patients décédés.
La survie médiane a été de 9 mois pour toute la cohorte des patients en stade I non traités (de 13 mois pour le sous groupe des patients T1 et de 8 mois pour les T2).
La survie à 5 ans chez les patients non traités de stade I a été
de 6 % (9 % pour les patients T1 et 5 % pour les T2). Si on
considère la survie spécifiquement associée au cancer, les chiffres
de survie à 5 ans sont de 23 % pour les T1 et de 12 % pour les T2.
Dans le groupe T1, une tumeur d’une taille inférieure à 2 cm semble
de pronostic plus favorable.
Au vu de la faible mortalité associée aux lobectomies ou aux
résections (1 % à 4 % selon les centres) et de la courte survie des
patients en l’absence de traitement, il paraît important de ne pas
retarder un traitement curateur tel que la chirurgie.
Ainsi, bien que cette étude ne dispose pas de données complètes sur les comorbidités associées au carcinome au moment du diagnostic, ni sur les modalités du staging (scanner, médiastinoscopie, PETscan), les résultats incitent donc à un traitement chirurgical rapide des CBNPC de stade I.
Dr Isabelle Herry