Paris, le samedi 2 décembre 2017 – Différents projets ont mis en évidence comment la réalité augmentée pouvait représenter un atout pédagogique intéressant en médecine. Ainsi, par exemple, les traditionnelles planches anatomiques en deux dimensions et même les plus récentes images en trois dimensions devraient bientôt laisser la place à des hologrammes offrant de meilleures possibilités d’apprentissage. Outre la réalité augmentée, la réalité mixte est aujourd’hui une piste de plus en plus explorée. Il s’agit de permettre la superposition d’images "virtuelles" avec les images réelles. Dans le cadre de la réalisation d’une intervention, une telle option peut être enrichissante. Elle permet en effet de mettre en regard les clichés d’imagerie du patient, les éventuelles modélisations en trois dimensions et l’opéré lui-même. Si pour l’heure, la projection de l’imagerie du malade sur le malade n’est pas encore d’actualité, quelques 120 interventions en réalité augmentée ont déjà été réalisées avec succès.
Tutoriel immersif
La dernière en date a été conduite au CHU de Montpellier dans le service de neurochirurgie du Dr Nicolas Lonjon par un interne, le docteur Betto. Il s’agissait de réaliser une ostéosynthèse rachidienne, une première en réalité augmentée. Le jeune praticien était équipé de lunettes de réalité mixte Hololens et d’un tutoriel immersif développé par l’entreprise Revinax. « En pratique, lorsque l’utilisateur met ces lunettes de réalité virtuelle, il se trouve totalement immergé dans un autre univers qui est une chambre d’apprentissage. Lorsqu’il regarde son champ opératoire (…) il voit naturellement le patient, les instruments et opère (…). Lorsqu’il lève la tête, il se retrouve dans le tutoriel immersif (…) enregistré lors d’une opération précédente similaire. Il a ainsi accès aux différentes étapes qui ont été préalablement filmées pour vérifier sa technique » détaille le site réseau CHU. On le voit, un tel dispositif présente un fort potentiel pédagogique et de nombreux services de chirurgie s’y intéressent : une nouvelle intervention est prévue début décembre à l’hôpital Avicenne (Ap-HP).
Léa Crébat
