Réintégration des soignants suspendus : suivez le mode d’emploi

Paris, le jeudi 4 mai 2023 – Une instruction ministérielle détaille la manière dont se déroulera la réintégration des soignants non-vaccinés, à partir du 15 mai prochain.

Malgré les critiques des sociétés savantes et de l’Académie de Médecine, qui considèrent que cela envoie un « mauvais signal » à la population sur l’efficacité des vaccinés, malgré les appels des associations de patients, qui ne veulent pas être soignés par des médecins qui ont manqué à leur déontologie et qui ne « croient pas en la science », la réintégration des soignants non-vaccinés contre la Covid-19 aura bien lieu. La Haute Autorité de Santé (HAS) a donné un avis favorable à cette réintégration le 30 mars dernier, notamment en raison de la forte baisse d’intensité de l’épidémie et le ministre de la Santé François Braun a affirmé que, conformément à la loi, il se rangerait à cet avis.

Retour des non-vaccinés à partir du 15 mai prochain

Restait à connaitre les modalités de cette réintégration, dont François Braun avait pour le moment simplement dit qu’elle aurait lieu « mi-mai ». On en sait désormais un peu plus avec la diffusion d’une instruction ministérielle datée de ce mardi. La réintégration des soignants non-vaccinés aura bien lieu le 15 mai prochain, au lendemain d’un décret suspendant l’obligation vaccinale et 20 mois après l’entrée en vigueur de cette obligation le 15 septembre 2021. Les chefs d’établissements hospitaliers et des Ehpad devront alors « au plus tôt et si possible dans un délai de deux semaines, contacter chaque professionnel suspendu pour lui signifier la fin de la suspension et si possible lui indiquer le poste d’affectation et la date de reprise du travail ».

L’instruction ministérielle pose le principe d’une « réaffectation dans un emploi équivalent » pour le soignant suspendu. Si ce dernier refuse le poste qui lui est proposé, trois solutions sont possibles. En premier lieu, le directeur de l’hôpital ou de l’Ehpad peut lui proposer un changement d’affectation dans le même établissement via notamment une procédure de médiation.

Les deux parties peuvent également tenter de « trouver une solution pour mettre un terme à la relation de travail » par « la voie de la rupture conventionnelle individuelle ». Mais l’employeur peut également se montrer plus intransigeant et procéder à la radiation du soignant réintégré refusant le poste proposé, après mise en demeure. Des règles similaires s’appliquent aux établissements privés, qui se doivent également de proposer au réintégré un poste « équivalent » à celui qu’il occupait avant sa suspension.

Les soignants non-vaccinés représentent une goutte d’eau par rapport aux nombres de professionnels de santé dans notre pays : 4 000 personnes selon une enquête réalisée par la Fédération hospitalière de France (FHF) à l’automne, 0,3 % des agents hospitaliers selon une estimation du ministère de la Santé en mars, auxquels il faut ajouter environ 2 000 soignants libéraux.

L’obligation vaccinale suspendue mais pas supprimée

Si le ministre de la Santé souhaite que la réintégration se fasse dans « de bonnes conditions », il est bien conscient que « les non-vaccinés ne sont pas attendus avec des fleurs dans tous les services et partout ». L’animosité est grande en effet du côté des soignants qui ont respecté l’obligation vaccinale, qui considèrent qu’en refusant un vaccin sur et efficace, les non-vaccinés ont commis une faute déontologique impardonnable. Sur les réseaux sociaux, les commentaires de médecins déclarant ne pas voir d’un bon œil le retour de soignants qui ont prouvé leur mépris pour la science se multiplient.

Si l’obligation vaccinale sera donc suspendue à compter du 15 mai, elle ne sera pas supprimée, le gouvernement se laissant donc le droit de la rétablir en cas d’évolution de la situation épidémique. Une proposition de loi communiste visant à supprimer purement et simplement l’obligation vaccinale sera examinée ce jeudi à l’Assemblée Nationale.

Bien que la réintégration des soignants suspendus ne soit désormais plus qu’une question de temps, les débats risquent d’être houleux, le gouvernement et la majorité s’étant violemment opposés à cette proposition de loi en commission. Où l’on voit que la question de l’obligation vaccinale est devenue, au cours des mois, plus politique que scientifique, les oppositions de droite comme de gauche ayant fait du retour des non-vaccinés leur cheval de bataille.

Quentin Haroche

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Vos réactions (3)

  • Réintégration des soignants non vaccinés

    Le 06 mai 2023

    Comment dans un pays qui se rêve démocratique pouvons nous avons des réflexes et des relents d'une époque passée ?
    En effet, malgré les discussions qui ont eu lieu autour de l'expérimentation vaccinale contre la Covid 19, qui tenait moins de la science que de la doctrine ou de l'aspect financier d'une époque, en sommes nous encore à être confrontés à des discussions et des atermoiements dignes d'une tyrannie capable de se remettre en cause ou accepter d'avoir pu se tromper ?
    Les probables erreurs d'appréciations scientistes faites dans une situation d'excitation électorale et d'angoisse autoritaire ; oubliant les leçons du passé, sommes nous encore confrontés à attendre une réintégration de soignants ; qui probablement ne réintégrerons pas le système de santé qu'ils ont jugé incompétent.
    Que des soignants réintègrent des équipes "vaccinées" ne devrait pas poser de problème sinon à venir titiller des égos mal placés et surdimensionnés.
    L'expérience sociale et sanitaire que nous venons de vivre devrait nous rendre plus prudents à l'avenir sur la mise en place de pseudos conditions sécuritaires alors que la seule solution aurait été de fermer les frontières pour avoir une réelle action de limitation de l'expansion d'une épidémie qui s'avère bien moins inquiétante que les grippes de Hogn-Kong ou dites espagnoles.
    Notre soumission aux statistiques et autres modernismes nous aura montré combien nous avions oublié l'expertise française de la clinique pour nous abandonner à l'idée douteuse de la régulation télévisuelle des épidémies qui ont toujours accompagnées la marche de l'humanité.
    Non seulement ces soignants non vaccinés doivent être réintégrés, s'ils le désirent encore bien que j'en doute, mais ils devraient être décorés pour la force de leurs convictions et la force d'âme qu'ils ont démontré non pas en refusant la vaccination mais en ayant surtout montré qu'il y avait une autre voie et qu'elle était probablement faite de bons sens et non pas d'hérésie comme tant de professionnels ont tenté de leur accoler.

    Gilles Dupont, IDE

  • A force de...

    Le 08 mai 2023

    ... n’écouter qu'un son de cloche, de ne pas discuter, de cacher le vérité, d'imposer des stupidités, nous allons vers une guerre civile un peu particulière: il n'y aura pas de guerre entre soignants vaccinés et non vaccinés, mais entre soignants et administratifs, agences et autres hautes autorités et mille feuilles qui ont prouvé non seulement leur inefficacité, mais leur couteuse dangerosité, ceux auxquels on donne deux euros quand on en donne un aux travailleurs de la santé ! C'est à dire lorsqu'on en vole trois aux contribuables! Les trucs à polymerases n'ont jamais donné ni traitement, ni vaccin ! Tout cela n'est qu'une pompe a fric qui ne profite qu'à certains, et ceux qui se taisent, ou les sachants, ferment leur geu... pour ne pas perdre leur job, c'est compréhensible ! Le problème n'est pas d'avoir raison ou tort, mais d'avoir raison au bon moment, et d'avoir le courage de parler malgré une censure étatique et européenne !

    Dr J-P Vasse

  • Beaucoup de bruit pour pas grand monde

    Le 10 mai 2023

    Moins de 1 % des personnels hospitaliers : exact ?
    Les 99 % restants, comme moi, sont-t'ils donc des huitres inféodées ?
    Une opportunité bien sûr pour caser la diatribe idéologique re-machée et ses maux-clefs.
    De là à proposer une médaille aux < 1 % placardisés... : Palmes académiques ou Mérite agricole ?
    Pas de dictature, Radio-Londres c'est fini.
    Le ridicule ne tue pas, lui, nous le savions. La part entre le fardeau de l'idéologie et l'inculture médicale voire historique peut être difficile à faire.

    Dr JP Bonnet -PH

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