
En présence d’une insuffisance mitrale, les recommandations
actuelles préconisent de donner la préférence à la réparation de la
valve (mise au point par le français Alain Carpentier sous le nom
de ‘’French correction’’, J Thorac Cardiovasc Surg., 1983; 86:
323–337) plutôt qu’à son remplacement. On ne sait cependant si
cette préconisation s’applique ou non aux patients âgés qui ont une
espérance de vie limitée.
Jung et coll. ont tenté de le déterminer en réalisant une
méta-analyse effectuée à partir de cinq bases de données. Ils ont
retenu 12 études rétrospectives regroupant 4 202 patients (2 950
dans le groupe réparation mitrale ; 1 252 patients dans le groupe
remplacement mitral). Le critère principal est la mortalité de
toute cause, les critères secondaires sont la mortalité précoce et
l’absence de ré-intervention. La durée du suivi est de 2,4 à 9,4
ans.
De meilleurs résultats en termes de risque de réintervention et de mortalité
Les analyses poolées montrent que le risque de mortalité de
toute cause est significativement plus élevé dans le groupe
remplacement mitral comparé au groupe réparation mitrale et ce,
aussi bien dans l’ensemble des études que dans celles qui
présentaient des résultats ajustés (hazard ratio [HR] respectifs,
1,57 ; intervalle de confiance [IC] 95 % : 1,39 à 1,77 et 1,53 ; IC
95 % : 1,34 à 1,74]).
Avec l’analyse en sous-groupes, l’effet bénéfique du
remplacement mitral est retrouvé à travers toutes les tranches
d’âge, à savoir < 65 ans vs 65 à 74 ans vs ≥ 75
ans (p = 0, 879 et 0,123, respectivement).
Le taux de mortalité précoce (dans les 30 jours suivant
l’intervention) et le risque de réintervention (lors du suivi)
apparaissent également plus élevés dans le groupe remplacement
mitral que dans le groupe réparation mitrale (rapport de risque
4,51 ; IC 95 % : 3,12 à 6,51 et HR 1,47 ; IC 95 % : 1,09 à 1,98,
respectivement).
Dr Robert Haïat