Chez les malades souffrant de polyarthrite rhumatoïde (PR), plusieurs études signalent la supériorité d’un traitement par différents DMARDs (Disease Modifying Antirheumatics Drugs) combinés d’emblée entre eux ou avec une biothérapie, sur une monothérapie DMARD initiale. Dans l’étude récente « Best Study », quatre stratégies étaient comparées. Les malades traités d’emblée par une association de DMARDs avec de la prednisone ou de l’infliximab avaient une réponse clinique plus rapide que les ceux recevant d’abord une monothérapie (éventuellement séquentielle) ou une bi ou trithérapie DMARD prescrite par paliers. Après un an de traitement cependant, le pourcentage de rémissions dans tous les groupes était comparable. Le traitement avait été ajusté plus fréquemment et chez davantage de malades du groupe « monothérapie initiale » que dans les groupes « combinaison de traitements d’emblée ».
L’équipe néerlandaise à l’origine de cette étude a émis l’hypothèse que les évaluations systématiques de l’activité de la maladie (Disease Activity Score DAS 28, Health Assesment Questionnaire HAQ) et les ajustements thérapeutiques en découlant étaient à l’origine de ces très bons résultats obtenus à 1 an dans le groupe « monothérapie initiale ».
Afin d’étayer cette hypothèse, une nouvelle étude a été menée
qui a consisté à comparer les résultats dans 2 groupes de
malades.
Le groupe A comportait des patients (issus de la Best Study)
traités par monothérapie DMARD initiale (éventuellement
séquentielle) ou une association de traitements prescrite par
paliers et le groupe B , des malades issus de la base
de donnée « LUMC et JBI » souffrant d’une polyarthrite
récente .
Dans le groupe A, le traitement était sytématiquement ajusté en fonction du DAS 28 avec pour objectif un DAS inférieur ou égal à 2,4. Dans le groupe B, le traitement était laissé à l’appréciation du médecin traitant.
A l’entrée dans l’étude, les 2 groupes avaient un score HAQ
comparable. Dans le groupe A, le DAS 28 était significativement
plus élevé et la maladie plus ancienne, avec un facteur rhumatoïde
plus souvent présent et davantage d’érosions articulaires
radiographiques.
A 1 an, l’amélioration du HAQ était plus importante (significatif)
dans le groupe A, de même que le pourcentage de rémissions (DAS
inférieur à 2,6) et le ralentissement de la progression
radiologique.
Les auteurs concluent que chez les malades souffrant de PR récente, le suivi et l’ajustement du traitement en fonction de l’activité de la maladie (évaluée par le DAS 28) permet d’obtenir une meilleure amélioration clinique et probablement de ralentir la progression radiologique.
Dr Juliette Lasoudris-Laloux