Ruptures de stocks à l’officine : l’ANSM pointe la responsabilité de certains grossistes répartiteurs

Paris, le mardi 7 mai 2019 – L’Agence nationale de sécurité des médicaments (ANSLM) révèle que les inspections qu’elle a menées en lien avec les Agences Régionales de Santé (ARS) ont mis en évidence la responsabilité des grossistes-répartiteurs dans le phénomène croissant des ruptures de stock dans les officines.

Ainsi, en 2018, l’institution a prononcé cinq injonctions et cinq sanctions financières à l’encontre de ces grossistes-répartiteurs, dits "short-liners", pour un montant total de 480 500 €.

Short-liners

Les grossistes-répartiteurs réalisent les opérations d’achat, de vente, de stockage et de distribution des médicaments et disposent d’autorisations délivrées par l’ANSM pour ces activités. Le Code de la santé publique leur impose des obligations de service public. C’est sur ce point que certains grossistes-répartiteurs font défaut et sont désignés comme étant des "short liners".

Les "short-liners" achètent des médicaments à moindre coût en France pour les revendre dans d’autres pays européens et s’affranchissent ainsi de leur obligation de disposer d’une « collection suffisante de médicaments » afin d’être en mesure de livrer les officines dans les 24 heures.

Non contentes de contribuer aux ruptures de stocks, ces pratiques favoriseraient selon l’ANSM « l’introduction des médicaments falsifiés dans la chaîne légale de distribution », compliqueraient « la traçabilité » et entraîneraient « un assèchement du marché ».

Dans ce contexte, l’ANSM annonce qu’elle renforcera ses contrôles, et qu’elle va systématiser les inspections sur site.

Les LFSS ne sont pas exemptes de responsabilité

Mais la présentation de l’ANSM pourrait laisser croire que ce phénomène n’est que le fruit d’entrepreneurs indélicats. Il n’est cependant pas inutile de rappeler que ces dérives pourraient être en partie la conséquence d’une dégradation de la santé financière des grossistes-répartiteurs, en raison notamment des économies sur les médicaments décidées dans les LFSS (Loi de financement de la sécurité sociale) successives. Ils subissent, en outre, la concurrence que représente la part croissante de la vente directe des laboratoires pharmaceutiques aux officines. Ce contexte difficile pourrait avoir favorisé l’émergence des "short liners".

F.H.

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Vos réactions (2)

  • Short-liners

    Le 09 mai 2019

    Aux pharmaciens de boycotter ces short-liners...

    Marie-Odile Marchal

  • Bouc émissaire !

    Le 09 mai 2019

    Les grossistes oui, mais aussi l'état avec sa lfss,il faut assumer ses propres lois et leurs conséquences.

    Dr François Chassaing

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