
Guides pratiques
Moins affectés que leurs hôtes par de nombreuses maladies non transmissibles, les migrants vont, selon le temps passé dans une situation de grande précarité, voir augmenter leur risque de développer maladies chroniques, cardio-vasculaires, accidents vasculaires cérébraux ou cancers, risque aggravé par la sédentarité forcée et la mauvaise alimentation. Dans cette population, les traumatismes liés au travail sont beaucoup plus nombreux que chez les travailleurs non migrants, la santé mentale est impactée, sans parler de la vulnérabilité des mineurs notamment vis à vis de l’exploitation sexuelle.Côté maladies infectieuses, contrairement à des idées répandues, c’est une fois arrivées dans le pays d’accueil que les personnes contractent la tuberculose ou le VIH ; le risque pour la population hôte reste très faible.
L’OMS a également analysé l’évolution des pays européens dans
la prise en charge médico-sociale des migrants. Celle-ci s’est
beaucoup améliorée, mais beaucoup reste à faire, précise le Bureau,
qui a rédigé dans ce but une série de guides très pratiques.*
États d’AME
Les agents de services sociaux et de santé de première ligne doivent comprendre le risque encouru, insiste le rapport en précisant la disparité des prises en charge en fonction des pays européens ainsi que l’impact des statuts juridiques, de la barrière linguistique et des discriminations.On a pu entendre de rares Gilets jaunes souhaiter que l’on supprime l’AME (aide médicale d’État) qui prévoit la prise en charge des soins pour les migrants en France. Au vu de ce rapport, ce n’est peut-être pas la meilleure idée. C’est même le contraire, car comme l’explique la directrice de l’OMS pour l’Europe, le Dr Zsuzsanna Jakab, prévention et prise en charge rapide diminuent les coûts.
* http://www.euro.who.int/en/health-topics/health-determinants/knowledge-hub-on-health-and-migration/knowledge-library?category_code=354705
Dr Blandine Esquerre