
La prévention de la démence est devenue un problème de santé publique, au niveau mondial. La première étape dans la prévention est l’identification des facteurs de risque modifiables. Associés aux facteurs génétiques, ils jouent un rôle déterminant dans le cas du risque individuel de maladie d’Alzheimer et d’autres formes de démence. L’alimentation est l’un de ces facteurs de risque.
Une revue systématique et une revue « ombrelle » récentes ont suggéré que le suivi d’un régime méditerranéen réduit le déclin cognitif. Toutefois, le rôle protecteur de ce type d’alimentation contre le risque de démence n’est pas démontré.
Une équipe du Royaume-Uni a utilisé les données de plus de 60 000 personnes, de 64 ans d’âge moyen, pour explorer les liens entre l’adhésion à la diète méditerranéenne et le risque de survenue d’une démence. L’interaction entre l’alimentation et le risque polygénique de démence était aussi analysée. Le suivi a été effectué pendant environ 9 ans.
Il faut que l’adhésion au régime soit forte
Les données confirment que la pratique d’un régime méditerranéen est associée à un risque inférieur de survenue d’une démence toutes causes, à condition que l’adhésion au régime soit forte. L’association n’est pas retrouvée pour une adhésion moyenne ou faible. Les personnes qui suivent au plus près les règles de ce type d’alimentation ont un risque réduit de 20 %, en comparaison des personnes y adhérant le moins. Cela équivaut à une différence du risque absolu de 0,55 %.
Il ne semble pas exister d’interaction entre le niveau d’adhésion à la diète méditerranéenne et le risque polygénique de démence.
Pour les auteurs, ces données soulignent la place que devrait tenir le volet alimentaire dans les stratégies de prévention de la démence.
La diète méditerranéenne ou
« régime crétois » se caractérise notamment par sa
variété, favorisant les vitamines, antioxydants, fibres, oméga-3,
et la recommandation de limiter les aliments ultra-transformés pour
privilégier le « fait-maison ».
Dr Roseline Péluchon