
La sclérose en plaques (SEP) et les autres affections
démyélinisantes peuvent nécessiter un traitement de fond qui, dans
les formes les plus sévères ou les plus évolutives, comporte
souvent des immunosuppresseurs combinés ou non à des bolus de
corticoïdes. Par ailleurs, les patients concernés ne sont pas
épargnés par les comorbidités qu’il s’agisse d’un diabète, d’une
obésité ou d’affections cardiorespiratoires plus ou moins
directement liées à la maladie neurologique. Ces conditions
pourraient augmenter la susceptibilité à l’infection par le
SARS-CoV-2 ou encore favoriser la survenue de formes sévères de la
Covid-19. Face au manque de données prospectives sur ce sujet, une
étude de cohorte brésilienne est donc la bienvenue, d’autant
qu’elle a porté sur un effectif conséquent.
Incidence de l’infection voisine de celle de la population générale
L’incidence de la Covid-19 au cours de la période couverte par
l’étude a été estimée en cas de SEP à 27,7/10 000 patients, une
valeur voisine de celle de la population générale, soit 29,2/10 000
habitants. Au total, 94 patients (dont 77 femmes ; âge moyen 40 ±
10,25 ans) ont été infectés par le SARS-CoV-2, alors que la SEP
évoluait depuis en moyenne 9,9 ± 8,6 années. Dans la majorité des
cas (87 %), il s’est agi d’une forme légère. Le traitement de fond
reposant sur les immunosuppresseurs, en cours au moment de la
Covid-19 chez 80 participants, a été maintenu dans l’immense
majorité des cas (96 %).
Dr Philippe Tellier