Les patients atteints de sclérose en plaques (SEP) présentent
un risque accru d'infections, en particulier ceux avec un handicap
sévère et/ou sous traitement de fond (DMT- disease modifying
therapies) [1].
Ces infections peuvent déclencher des poussées de SEP. La
vaccination chez les patients atteints de SEP permet de réduire le
risque d'infections. Malgré le débat de longue date, l’existence
d'un risque accru de survenue de poussées de SEP après une
vaccination n'a pas été confirmée [2]. On se souvient de la
polémique en France sur la vaccination de masse contre l'hépatite B
(1994-1995), accusée de déclencher des cas de SEP sans qu’aucune
causalité n’ait été prouvée. Depuis, de nombreuses études
scientifiques ont montré l’absence de causalité entre cette
vaccination et la SEP. A noter que la Société Francophone de la SEP
recommande la vaccination contre la Covid 19 en tenant compte des
éventuelles contre-indications classiques et des traitements suivis
[3].
Des cas de réactivation ou de première poussée après
vaccination
Depuis la mise en route de la vaccination de masse contre la
Covid-19, l’attention est normalement attirée par les effets
secondaires éventuels à travers une pharmacovigilance accrue. Des
cas rares de complications neurologiques associées à la vaccination
contre la Covid-19 ont déjà été signalés [4]. Il s'agit de cas de
myélite transverse, de paralysie de Bell, du syndrome de
Guillain-Barré et de la thrombose du sinus veineux cérébral. Dans
le cas de la SEP, des études ont montré que le taux de rechute
était le même chez les patients vaccinés que chez les patients non
vaccinés [5]. Toutefois, dans ces études, il n’y avait pas de
preuves radiologiques de l'activité de la maladie et la période
d'observation était limitée.
Deux premiers cas de rechute aiguë après la vaccination par
COVID-19 ont été rapportés, les deux ayant une issue favorable [6,
7].
Dans la publication dont il s’agit ici, les auteurs décrivent
une association dans le temps entre l’administration du vaccin
Covid-19 et des poussées de SEP chez 16 patients [8]. L’étude de
cette série de cas a été réalisée grâce au suivi d’une cohorte de
patients atteints d’une SEP, dans 4 centres en Italie, entre mars
et juin 2021. Pour 3 patients, il s’agissait de la première poussée
conduisant au diagnostic de SEP ; 13 autres patients ont développé
une rechute. Tous les cas ont été confirmés cliniquement avec des
signes à l’IRM. Toutes les poussées de SEP sont survenues entre 3
jours et 3 semaines après avoir reçu la première dose du vaccin ou
un rappel. Les vaccins reçus par les 16 patients étaient, pour 10
d’entre eux le BNT162b2/Pfizer-BioNTech, pour 2 le
mRNA-1273/Moderna et pour 4 le ChAdOx1
nCoV-19/AstraZeneca.
Suite à cette étude montrant une réactivation de la maladie, les
auteurs suggèrent une association temporelle entre l’administration
du vaccin COVID-19 et des poussées SEP. La nature de cette
association, qu’elle soit causale ou fortuite, reste à
établir.
Ce seront les mêmes conclusions que le vaccin contre l’hépatite (qui n'est d'ailleurs, hors exception, d'aucun intérêt chez le nouveau né qui n'a que de rares relations sexuelles!). Quant à interpréter le fait qu'un vaccin n'est pas à l'origine d'une augmentation d'une maladie sous prétexte que le pourcentage de la maladie en cause n'y est pas supérieur chez les vaccinés que chez les non vaccinés m'a toujours laissé perplexe: ces cas sont peut être des cas surajoutés, mais je dois chipoter! S'il était inférieur, on pourrait logiquement penser le vaccin anti HB est un traitement de la SEP!