
Un français sur 5 est aujourd’hui âgé d’au moins 60 ans
(données INSEE 2005) et la proportion passera à 1 sur 3 en 2050.
L’âge moyen de départ à la retraite est de 59 ans et le taux
d’emploi des 55-64 ans atteint 38 %, en augmentation régulière. Ces
dernières années, le gain en espérance de vie en bonne santé (sans
limitations d’activités ou sans incapacités majeures) a été
supérieur chez les hommes comparativement aux femmes Par ailleurs,
40 % des seniors fréquentent des associations (contre 24 % en 1980)
et participent à des activités culturelles.
Une personne de plus de 65 ans sur 4 pratique un sport
(multiplié par 7 en 15 ans).
Une autre vie, un autre corps…
Avec les années, l’excitation centrale et périphérique,
l’érection, l’éjaculation et l’orgasme diminuent en force, en durée
et/ou en fréquence chez l’homme, tandis que chez la femme la
lubrification est moindre. Il faut donc une stimulation directe et
indirecte plus importante, avec une érotisation plus globale du
corps et une participation plus active du/de la partenaire pour
obtenir une satisfaction sexuelle. Malgré cela, l’activité sexuelle
reste importante chez les seniors, quelle qu’elle soit : sexe
‘classique’, sexe oral, masturbation, …, les principales limites à
la pratique sexuelle étant le manque d’intérêt du/de la partenaire,
les handicaps physiques personnels ou du/de la partenaire.
Adapter et ne pas compenser
« La sexualité de seniors est moins physique et davantage
relationnelle » a souligné Antoine Faix (Montpellier). Elle est
moins sexuelle et plus sensuelle, marquée par un allongement du
temps de déclenchement de la réaction sexuelle, de la période
réfractaire (le désir ne se traduit pas par une érection
immédiate), et une compensation du décalage par la sensualité
(sexualité émotionnelle). Ce qui pose aussi la question de la
nécessité que la femme soit plus active… Il lui faudra donc
réapprendre de nouvelles sensations agréables, mais aussi
discriminer le normal et le pathologique et créer de nouvelles
références en adéquation avec son âge tout en évitant la
routine…
La sensation d’être désirable est un moteur majeur de la
sexualité : 78 % des femmes et 58 % des hommes évoquant
l’altération de l’image corporelle et la sensation de ne plus être
désirables comme un facteur important d’absence de sexualité.
- les androgènes pour améliorer la libido ;
- les inhibiteurs de la PDE5 (phosphodiestérase cGMP-spécifique de type 5) à la demande ou au quotidien pour améliorer l’excitabilité,
- les inhibiteurs de la PDE5 à la demande ou au quotidien pour améliorer l’érection,
- les androgènes pour améliorer les capacités
orgasmiques.
« In fine, bien vieillir n’est pas vouloir donner l’apparence que l’on reste jeune, mais c’est accompagner son vieillissement dans une attention à soi. C’est rester dans le désir et dans la dynamique de la vie » a conclu Antoine Faix.
Dr Dominique-Jean Bouilliez