
C’est la question à laquelle une étude suédoise tente de
répondre. A partir des registres nationaux de 1989 à 2015, ont été
incluses toutes les femmes nées entre 1971 et 1997 pour lesquelles
avait été posé le diagnostic de SPOK ou d’infertilité anovulatoire,
à l’exclusion de celles qui avaient une hyperprolactinémie, une
hyperplasie congénitale des surrénales, une insuffisance ovarienne
précoce, ou un syndrome de Turner.
Age plus tardif et délai plus long pour la première grossesse
Chacune de ces 45 000 femmes a été comparée à 5 femmes-témoins
du même âge et du même lieu de résidence.
Durant la période étudiée, près de la moitié des femmes
avaient eu un enfant, et ce en proportions égales dans le groupe
SOPK et dans le groupe témoin, mais relativement moins de femmes du
groupe SOPK que de femmes du groupe témoin avaient eu un deuxième
enfant : 26,5 % vs. 32,8 % (p < 0,001).
L’âge moyen des femmes à la naissance du premier enfant était
plus élevé pour les femmes du groupe SOPK que pour les femmes du
groupe témoin : 28,4 ± 4,8 ans vs. 27,0 ± 4,4 ans (p <
0,001).
La probabilité cumulative d’avoir un enfant avec ou sans
traitement pour obtenir la grossesse était de 80,2 % dans le groupe
SOPK et 78,2 % dans le groupe témoin. Mais le délai moyen pour
avoir une première naissance était significativement plus long pour
les femmes du groupe SOPK (13,5 ans) que pour celles du groupe
témoin (12,9 ans).
La probabilité cumulative de voir se déclarer une naissance
spontanée dans le groupe SOPK était de 55,0 % et de 73,8 % dans le
groupe témoin, et le délai moyen pour cette première naissance
était significativement plus long pour les femmes du groupe SOPK
(15,5 ans) que pour celles du groupe témoin (13,0 ans).
Parmi les femmes qui avaient déjà un enfant, la probabilité
cumulative d’avoir un deuxième enfant était avec ou sans traitement
de 85,7 % dans le groupe SOPK et de 88,9 % dans le groupe
témoin.
Le ratio de fécondité des femmes du groupe SOPK était significativement plus faible que celui des femmes du groupe témoin (0,81) pour une première naissance avec ou sans traitement (celui des femmes du groupe témoin étant de 1). Et ce ratio de fécondité des femmes du groupe SOPK était de 0,55 pour les naissances après une grossesse spontanée.
La pécocité du diagnostic aurait une influence positive
Les femmes pour lesquelles le diagnostic de SOPK avait été
fait après l’âge de 25 ans avaient un ratio de fécondité diminué de
moitié par rapport à celui des femmes pour lesquelles le diagnostic
avait été fait avant 25 ans.
Les femmes pour lesquelles le diagnostic de SOPK avait été
fait dans les années 80 et 90 avaient un ratio de fécondité plus
élevé que celles pour lesquelles le diagnostic avait été fait dans
les années 70.
Le diagnostic précoce du SOPK serait donc un facteur
influençant positivement les chances d’avoir un enfant, et les
prises en charge se sont certainement améliorées entre les années
70 et les années 90.
Dr Catherine Vicariot