
La rééducation précoce est déterminante chez les patients
ventilés en soins intensifs pour faciliter le sevrage de la
ventilation mécanique et limiter la dépendance fonctionnelle à long
terme. Cependant, on sait peu de choses sur la charge physiologique
imposée aux patients lors de telles interventions. Or, si les
programmes d'exercices sont mal adaptés aux capacités du patient,
cela peut générer un sous-entraînement retardant la récupération et
limitant la récupération optimale, ou alors à l’inverse générer un
surentrainement plaçant potentiellement les patients sous un stress
physiologique considérable. L'hypothèse actuelle est que le coût
métabolique d'une activité de rééducation individuelle est le même
pour chaque patient, et similaire à celui d'un individu en bonne
santé. Afin d’en savoir plus sur ce thème, une étude a cherché à
évaluer le cout énergétique des activités de rééducation pour les
patients en soins intensifs ventilés mécaniquement en termes de
durée et d'intensité.
Le temps de récupération est plus long que le temps de rééducation
La consommation d'oxygène (mesurée par le système d'analyse
des échanges gazeux Medgraphics Ultima) et la fréquence
cardiaque ont été mesurées en continu avant, pendant et après les
séances de rééducation standard ; 52 séances ont été enregistrées
chez 26 participants. A l’analyse des résultats, les
enregistrements ont montré qu’il y avait une variation considérable
de la consommation en oxygène lors des activités physiques selon
les patients. De plus, le temps de récupération d’1 séance sur 4
était plus long que le temps d'activité de rééducation. Autre
point, l'intensité absolue de l'exercice chez les participants
inclus, mesurée par la consommation d'oxygène, ne dépendait pas de
l'activité. Le principal facteur influençant la variation en
pourcentage de la consommation d’oxygène était l'état fonctionnel
physique du patient et son niveau de participation. Se pose
également la question du rôle de l’augmentation de l'assistance
ventilatoire lors des séances de rééducation, sachant que cette
action est d’ores et déjà utilisée en pratique courante, sur la
base du postulat que l’allègement de la charge de travail
respiratoire et de la perception de l'essoufflement pourraient
permettre au patient de faire plus. De fait, il a été noté une
tendance à l’augmentation de la durée des activités de réadaptation
chez les participants pour lesquels l’aide inspiratoire a été
augmentée.
Augmenter l’aide inspiratoire
Anne-Céline Rigaud