Il n’existe pas encore de thérapies efficaces dans le cancer métastatique de la prostate parce que les mécanismes moléculaires à l’origine de l’extension métastique du cancer primitif de la prostate ne sont pas clairs. On sait que le facteur de transcription Stat3 est actif dans l’épithélium de la tumeur prostatique maligne, et son activation est associée à un grade histologique élevé et un stade avancé du cancer.
Des chercheurs de l’Université Thomas Jefferson à Philadelphie ont étudié le rôle de Stat3 dans la stimulation de la progression métastatique du cancer de la prostate. Ils ont montré que Stat3 est activé dans 77 % des métastases ganglionnaires et 67 % des métastases osseuses des cancers humains de la prostate. Fait marquant, la délivrance d’un gène adénoviral Stat3 de type sauvage (AdWTStat3) à des cellules prostatiques cancéreuses humaines DU145 multiplie par 33 le nombre de métastases pulmonaires dans un essai de métastase expérimentale comparé à des contrôles. En utilisant de nombreuses méthodes pour inhiber Stat3, les chercheurs ont pu démontrer que Stat3 facilitait la migration des cellules cancéreuses prostatiques humaines. Stat3 induit la formation de lamellipodes à la fois dans les cellules DU145 et PC-3, supportant ainsi le concept selon lequel Stat3 favorise un phénotype migratoire des cellules cancéreuses prostatiques humaines. De plus, Stat3 entraîne un réarrangement de fibres de stress d’actine cytoplasmiques et de microtubules à la fois dans les cellules DU145 et PC-3. Enfin, l’inhibition de la tyrosine kinase Jak2 diminue à la fois l’activation de Stat3 et la mobilité des cellules cancéreuses.
Collectivement, ces données montrent que le facteur de transcription Stat3 est impliqué dans le comportement métastatique des cellules cancéreuses prostatiques humaines et peut fournir une cible thérapeutique pour prévenir l’extension métastatique du cancer primitif de la prostate.
Dr Arielle Lellouch-Tubiana