CheckMate-227 est un essai ouvert de phase 3 en plusieurs parties qui a évalué des schémas incluant l’inhibiteur de checkpoint nivolumab (anti PD-L1) comparé à un doublet de chimiothérapie contenant du platine chez des patients atteints d’un CBNPC de stade métastatique épidermoïde ou non (première ligne de traitement).
L’étude avait défini en partie 1 deux critères d’évaluation primaires pour l’association nivolumab avec/sans ipilimumab (NIVO+IPI) versus chimiothérapie, à savoir la survie globale (SG) chez les patients dont les tumeurs expriment PD-L1 et la survie sans progression (SSP) chez les patients avec charge mutationnelle (TMB) >10 mut/Mb indépendamment du taux de PD-L1. Dans la partie 1a de l’étude, les patients ont reçu NIVO (3 mg/kg/2 semaines) + IPI à faible dose (1 mg/kg/6 semaines) ou une monothérapie NIVO (240 mg/2 semaines) versus une chimiothérapie classique pour les patients dont les tumeurs expriment PD-L1 (>1 %). Dans la partie 1b de l’étude, NIVO + IPI ou NIVO à faible dose (360 mg/3 semaines) plus une chimiothérapie versus une chimiothérapie seule pour les patients dont les tumeurs n’expriment pas PD-L1 (<1 %).
Les résultats à 3 ans montrent la persistance de la supériorité de l’association NIVO + IPI sur la chimiothérapie chez les patients exprimant PD-L1 en termes de SG après un suivi médian de 43,1 mois (HR=0,79 ; IC95 : 0,67-0,93). Les taux de SG à 3 ans dans cette population ont été de 33 % pour NIVO+IPI contre 22 % pour la chimiothérapie seule. NIVO+IPI a également amélioré la SSP qui est passée de 4 % avec la chimiothérapie seule à 18 %. Malgré une administration plus courte (2 ans), 38 % des patients exprimant PD-L1 et qui ont répondu à NIVO + IPI sont restés répondeurs à 3 ans contre 4 % pour la chimiothérapie seule. Aucun nouveau signal de sécurité n’a été observé.
Une analyse exploratoire a montré que 70 % des patients dont la tumeur exprimait un PD-L1>1 % et qui ont eu une réponse complète ou partielle après 6 mois sous NIVO+IPI étaient toujours en vie 3 ans plus tard, comparativement à 39 % des patients traités avec la chimiothérapie seule.
De plus, l’analyse exploratoire des patients dont la tumeur exprimait un PD-L1<1 % a montré dans le groupe NIVO+IPI un taux de SG à 3 ans de 34 %, contre 15 % pour la chimiothérapie seule (HR=0,64 ; IC95 : 0,51-0,81). En outre, 13 % étaient toujours en vie et sans progression (contre 2 %), et 34 % (contre 0 %) des répondeurs le sont resté 3 ans après le début de la réponse.
Les résultats détaillés de cette étude seront présentés lors de l’édition 2020 de l’ASCO (Abstract#9500), que vous pourrez très bientôt suivre sur JIM.fr !
Dr Dominique-Jean Bouilliez