Supériorité à 3 ans de l’association nivolumab + ipilimumab dans le traitement du CBNPC métastatique (1L)

Le cancer du poumon est la première cause de mortalité par cancer dans le monde. Les deux principaux types de cancer du poumon sont le cancer bronchique à petites cellules (CBPC) et le cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC). Le taux de survie dépend fortement du stade et du type de cancer au moment du diagnostic. Pour les patients diagnostiqués à un stade métastatique, la survie à 5 ans est d’environ 5 %.

CheckMate-227 est un essai ouvert de phase 3 en plusieurs parties qui a évalué des schémas incluant l’inhibiteur de checkpoint nivolumab (anti PD-L1) comparé à un doublet de chimiothérapie contenant du platine chez des patients atteints d’un CBNPC de stade métastatique épidermoïde ou non (première ligne de traitement).

L’étude avait défini en partie 1 deux critères d’évaluation primaires pour l’association nivolumab avec/sans ipilimumab (NIVO+IPI) versus chimiothérapie, à savoir la survie globale (SG) chez les patients dont les tumeurs expriment PD-L1 et la survie sans progression (SSP) chez les patients avec charge mutationnelle (TMB) >10 mut/Mb indépendamment du taux de PD-L1. Dans la partie 1a de l’étude, les patients ont reçu NIVO (3 mg/kg/2 semaines) + IPI à faible dose (1 mg/kg/6 semaines) ou une monothérapie NIVO (240 mg/2 semaines) versus une chimiothérapie classique pour les patients dont les tumeurs expriment PD-L1 (>1 %). Dans la partie 1b de l’étude, NIVO + IPI ou NIVO à faible dose (360 mg/3 semaines) plus une chimiothérapie versus une chimiothérapie seule pour les patients dont les tumeurs n’expriment pas PD-L1 (<1 %).

Les résultats à 3 ans montrent la persistance de la supériorité de l’association NIVO + IPI sur la chimiothérapie chez les patients exprimant PD-L1 en termes de SG après un suivi médian de 43,1 mois (HR=0,79 ; IC95 : 0,67-0,93). Les taux de SG à 3 ans dans cette population ont été de 33 % pour NIVO+IPI contre 22 % pour la chimiothérapie seule. NIVO+IPI a également amélioré la SSP qui est passée de 4 % avec la chimiothérapie seule à 18 %. Malgré une administration plus courte (2 ans), 38 % des patients exprimant PD-L1 et qui ont répondu à NIVO + IPI sont restés répondeurs à 3 ans contre 4 % pour la chimiothérapie seule. Aucun nouveau signal de sécurité n’a été observé.

Une analyse exploratoire a montré que 70 % des patients dont la tumeur exprimait un PD-L1>1 % et qui ont eu une réponse complète ou partielle après 6 mois sous NIVO+IPI étaient toujours en vie 3 ans plus tard, comparativement à 39 % des patients traités avec la chimiothérapie seule.

De plus, l’analyse exploratoire des patients dont la tumeur exprimait un PD-L1<1 % a montré dans le groupe NIVO+IPI un taux de SG à 3 ans de 34 %, contre 15 % pour la chimiothérapie seule (HR=0,64 ; IC95 : 0,51-0,81). En outre, 13 % étaient toujours en vie et sans progression (contre 2 %), et 34 % (contre 0 %) des répondeurs le sont resté 3 ans après le début de la réponse.

Les résultats détaillés de cette étude seront présentés lors de l’édition 2020 de l’ASCO (Abstract#9500), que vous pourrez très bientôt suivre sur JIM.fr !

Dr Dominique-Jean Bouilliez

Référence
D'après le communiqué de presse du laboratoire BMS – 13 mai 2020.

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