Le syndrome d’apnées obstructives du sommeil présente-t-il les mêmes manifestations cliniques dans les 2 sexes ? Pour tenter de répondre à cette question, une équipe italienne a évalué 121 patients consécutifs dont le diagnostic avait été posé sur un enregistrement polygraphique du sommeil (1). La cohorte comprenait 32 femmes (dont 23 étaient ménopausées) et 89 hommes, significativement plus jeunes.
L’hypersomnie diurne était modérée dans les 2 sexes et les indices d’apnées-hypopnées étaient similaires. Les femmes avaient un indice de masse corporelle (p< 0,0001) et un périmètre abdominal (p< 0,05) plus importants que les hommes et elles étaient plus souvent diabétiques (p=0,0004), tandis que les taux d’hypertension artérielle et de dyslipidémie étaient plus élevés chez les hommes mais de façon non significative. Le questionnaire générique SF-36 montrait une moins bonne qualité de vie chez les femmes comparativement aux hommes (p< 0,005), et elles présentaient par ailleurs des troubles thymiques modérés à l’indice de dépression de Beck, ce qui n’était pas le cas des hommes (p< 0,05).
Pour sa part, une étude rétrospective géorgienne s’est plus
particulièrement penchée sur la question de la dépression qui
représente une complication fréquemment retrouvée chez les patients
atteints d’un syndrome d’apnées obstructives du sommeil (SAOS). Ont
été recueillies les données de 25 patients traités par venlafaxine
(inhibiteur de recapture de la sérotonine et la noradrénaline) pour
un SAOS avec hypersomnie diurne et dépression (2). L’indice de
masse corporelle était corrélé avec les scores à l’échelle de la
dépression d’Hamilton et au questionnaire d’Epworth sur le sommeil.
Après 3 mois de traitement par venlafaxine (à la dose maximale de
225 mg par jour) les 2 scores étaient améliorés de façon
significative : de 12 % pour l’échelle de la dépression et de 7 %
pour le questionnaire sur le sommeil. Dans tous les cas, il
existait une amélioration de l’humeur matinale et une diminution de
l’intensité des céphalées au réveil.
Le traitement de la dépression chez les patients qui présentent un
syndrome d’apnées obstructive du sommeil participe à la guérison de
celui-ci et pourrait, selon les auteurs, jouer un rôle dans la
prévention de l’ischémie cérébrale dont le SAOS constitue un
facteur de risque indépendant.
Dr Odile Biechler